UNE NOUVELLE étude est publiée, cette semaine dans le « Lancet » confirmant l'apport de la circoncision en prévention de la contamination masculine par le VIH.
Le travail a été conduit par Robert Bailey (Chicago, Etats-Unis) et son équipe au Kenya, où environ 26 % des hommes de 25 ans non circoncis sont contaminés par le VIH. Les chercheurs ont enrôlé 2 784 hommes âgés de 18 à 24 ans. Aucun n'était circoncis. Ils étaient recrutés dans un groupe ethnique, les Luo, où il n'existe pas de circoncision rituelle.
La moitié des participants ont subi une circoncision dans des conditions chirurgicales, et l'autre moitié du groupe a servi de témoin. Tous ces jeunes hommes ont d'abord été dépistés concernant la séropositivité au VIH et tous ont reçu des conseils de prévention, des soins médicaux, des tests réguliers et des préservatifs tout au long de l'étude.
53 % d'infections en moins.
Au terme des deux ans de suivi, les données sont éloquentes. Parmi les 1 391 hommes non circoncis, quarante-sept ont contracté le VIH, contre vingt-deux pour les 1 393 au-tres. Ce qui se traduit par 53 % d'infections en moins dans le groupe circoncis. « La preuve du fort impact d'un geste chirurgical simple sur le VIH », constate R. Bailey.
Les effets indésirables de l'intervention ont été recensés. Il s'est agi, dans 1,7 % des cas, de complications mineures de type saignement ou infection mineure. Aucune complication sévère n'a été relevée.
Ces données confortent celles de travaux antérieurs. Voici quelques semaines (« le Quotidien » du 8 janvier 2007), deux essais américains sur le même thème étaient interrompus prématurément. Réalisés au Kenya et en Ouganda, ils montraient aussi une réduction de moitié des contaminations grâce à la circoncision.
Quelques mois plus tôt (« le Quotidien » du 20 juillet 2006) étaient publiées les conclusions de l'essai de l'Anrs 1265 (Agence nationale de recherche sur le sida). Il avait été mené en Afrique du Sud, dans la région d'Orange Farm, chez des volontaires de 18 à 24 ans. Dans cette cohorte de 3 000 individus, la circoncision avait réduit le risque de séropositivité de 60 %. Comme dans le cas du travail de R. Bailey et coll., les expérimentateurs français avaient souligné que leurs résultats avaient été obtenus dans des conditions expérimentales soigneusement encadrées (informations, fourniture de préservatifs).
Quelle que soit l'étude, les médecins insistent sur le fait que la circoncision n'est en aucun cas un « préservatif naturel ». Elle ne dispense pas de prendre des précautions. En revanche, R. Bailey constate que les hommes circoncis ont eu tendance à recourir davantage au préservatif et à réduire leur nombre de partenaires.
« Lancet » 24 février 2007.
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