« 50 ans, la vie devant soi » : les enfants du baby-boom veulent le croire ; la vieillesse, c'est pour beaucoup plus tard (75 ans) : on peut ainsi résumer très sommairement les résultats de l'étude réalisée pour les Laboratoires Servier auprès de plus de 3 000 hommes et femmes âgés de 45 à 65 ans*.
Pour mieux comprendre la cinquantaine, Servier a constitué un comité d'experts pluridisciplinaires. Le comité a défini les axes d'une étude nationale, la plus vaste jamais réalisée : la place et le rôle de la femme de 50 ans dans la société, le vieillissement et le déclin des capacités, la médicalisation à partir de 50 ans.
« La cinquantaine n'est plus ce qu'elle était », même si elle représente toujours une étape importante. La majorité se sent en bon état physique (77 % des hommes et 71 % des femmes) et moral (73 %). Et si 44 % estiment avoir perdu en énergie et en dynamisme pendant les dix années écoulées, 38 % des hommes et 48 % des femmes disent avoir gagné en compréhension et tolérance, et la majorité (53 et 58 %) sait mieux profiter des bons moments. Plus de 60 % des cinquantenaires ont une vision positive des dix ans à venir, et si on leur demande quand ils commenceront à se sentir vieux, ils disent voir cela beaucoup plus tard, vers les 75 ans.
Les deux sexes sont d'accord pour dire que le passage de la cinquantaine perturbe davantage les femmes que les hommes ; 38 % d'entre elles considèrent d'ailleurs la ménopause comme le début de la vieillesse.
Des craintes pour la vie sexuelle
La vie de couple reste satisfaisante, à ce qu'en disent 90 % des personnes interrogées ; certains constatent même des améliorations, dans le temps passé ensemble (34 %), l'affection (25 %) ou le partage des activités domestiques (25 %), par exemple. Trente-trois pour cent estiment cependant que leur vie sexuelle n'est plus aussi satisfaisante, un sujet qui peut être source de désaccord (26 %), tout comme le tabagisme et l'alcoolisme (21 %), les activités politiques ou associatives (26 %). Pour 72 % des hommes, l'activité sexuelle est une des conditions qui permettent de ralentir les effets de l'âge, avis partagé par 57 % des femmes, contre 40 % qui pensent que cela n'a pas d'importance. La baisse des capacités sexuelles est une préoccupation majeure pour 55 % des hommes et 35 % des femmes et, parallèlement, la baisse du désir sexuel touche 53 % des uns et 37 % des autres.
Les quinquagénaires sont aussi confrontés à des ruptures familiales ou professionnelles. L'événement le plus douloureux rapporté par plus d'une personne sur deux est le décès d'un proche. Le départ des enfants est plutôt bien vécu, puisque 7 % des parents seulement parlent de « déchirure ». De même que la perspective de la retraite, redoutée par seulement 2 % des personnes interrogées.
La santé n'est pas davantage un grand sujet d'inquiétude, d'autant que, pour rester jeunes de plus en plus vieux, 87 % misent sur la médecine. Quarante pour cent des hommes et 34 % des femmes n'ont pas de problèmes de santé et 39 et 45 % respectivement n'ont que des problèmes peu importants. Les femmes sont davantage sujettes aux problèmes circulatoires et veineux (35 % contre 17 % chez les personnes déclarant des problèmes de santé), sont plus anxieuses (29 contre 17 %), « dépriment » plus que les hommes (18 et 8 %). Les hommes ont plus de problèmes de cholestérol (30 et 23 %), de pathologies cardiaques (15 et 7 %) ou de diabète (11 et 7 %).
Bien sûr, la plupart appréhendent les déficits qui vont souvent avec l'âge : baisse de la vue (82 %), de la résistance physique (78 %), de la mémoire (78 %), de la souplesse musculaire (77%). Les femmes interrogées, qui pèsent déjà en moyenne 65 kg pour 1,62 m, sont plus nombreuses (79 %) à avoir peur de prendre du poids que les hommes (66 %) et les rides les gênent plus souvent (30 %, et seulement 17 % ne trouvent pas cela du tout gênant). Les hommes ont aussi moins peur des cheveux blancs (8 et 37 %), mais sont presque autant que les femmes (45 % contre 19 %) tracassés par l'apparition de vaisseaux dilatés (couperose, varicosités).
Retarder les effets de l'âge
Pour 79 % des femmes et 65 % des hommes, il est donc important d'essayer de retarder les effets de l'avancée en âge. La grande majorité reconnaît qu'il faut avoir une alimentation équilibrée et une activité physique, mais tous ne mettent pas les principes en pratique. 74 % des hommes ne surveillent pas leur poids et 67 % ne font jamais de sport, alors que 44 % (seulement ?) des femmes surveillent leur poids et que 44 % font du sport. Moyennant quoi, pour lutter contre le vieillissement, il paraît acceptable de recourir à la chirurgie esthétique (9 % des hommes et 30 % des femmes) et aux médicaments (22 et 33 %), et plus encore aux cosmétiques (29 et 78 %), sans oublier les compléments alimentaires et les vitamines (51 et 61 %). Le traitement hormonal substitutif (voir encadré) est aussi pour certaines, entre autres, le moyen de garder une forme physique (32 %) et une apparence physique jeune (24 %).
Enfin, si le médecin est avant tout là pour s'occuper des problèmes de santé (69 et 65 %), on compte aussi sur lui pour donner des conseils nutritionnels (71 et 74 %), d'hygiène de vie (64 et 62 %), pour garder le moral (52 et 62 %) et pour aider à rester jeune (42 et 48 %).
Et voilà comment on en arriverait presque à croire que 50 ans en 2002, c'est le bel âge !
* Questionnaire adressé au printemps 2000 à 2 000 hommes et 2 000 femmes représentatifs de la population française des 45-65 ans (en quatre tranches d'âge) ; échantillon final de 1 580 hommes et 1 586 femmes (taux de retour de 81,2 %). L'enquête a été enrichie par des entretiens individuels effectués lors de la phase exploratoire et complétés en avril-mai 2002.
Une femme sur trois sous THS
Parmi les 45-65 ans interrogés, il y a presque autant de femmes qui ont recours à un traitement hormonal substitutif (34 %) que d'hommes qui n'en ont jamais entendu parler (36 %). Leur motivation est avant tout la santé (58 %) et le THS est prescrit par le gynécologue (58 %) ou le généraliste (14 %). Celles qui ont l'intention d'y recourir l'envisagent le plus souvent pour la prévention de l'ostéoporose (76 %) et pour faire disparaître les bouffées de chaleur et autres symptômes gênants (68 %).
34 % des femmes sont cependant réticentes, estimant que la ménopause n'est pas une maladie (46 %), parce que le médecin ne l'a pas proposé (23 %), en raison de contre-indications médicales (21 %) ou parce qu'elles estiment que les hormones, ce n'est pas naturel (17 %). Et 11 % des femmes interrogées ont arrêté le traitement, parce qu'elles ont pris du poids (26 %), parce qu'elles ne supportaient pas le traitement (22 %), parce que le médecin leur a dit d'arrêter (21 %) ou à cause de contre-indications médicales (21 %).
Quant aux hommes, 19 % prendraient un tel traitement s'il existait.
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