Prothèses totales de hanche

La chronologie de l'antibioprophylaxie encore débattue

Publié le 12/04/2007
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L'ADMINISTRATION préopératoire d'antibiotiques chez les patients qui reçoivent une prothèse totale de hanche est un moyen consensuel de réduire le risque d'infection du site opératoire.
Cette pratique préventive est entrée dans la routine quotidienne des anesthésistes ; mais une équipe néerlandaise relance le débat sur la chronologie optimale d'administration de cette prophylaxie.
Elle a étudié sur près de 2000 patients l'incidence d'une infection du site opératoire en fonction de la chronologie choisie. L'administration de la première dose après incision semble donner un risque accru, bien que la différence ne soit pas statistiquement valable. La poursuite prolongée en période postopératoire ou l'usage d'un ciment imprégné d'antibiotiques ne semble pas avoir une influence significative. En analyse de régression logistique multivariable, seules des durées opératoires exceptionnellement longues ou des scores de risques anesthésiques ASA supérieurs à 2 accroîtraient le risque d'infection du site opératoire chez les patients soumis à une administration prophylactique après incision. Il semble donc, comme le souligne un éditorialiste, que les éléments les plus importants pour tirer le meilleur parti de l'administration prophylactique d'antibiotiques sont les suivants : choix d'un antibiotique approprié, sélection de la posologie adéquate, usage de la bonne fenêtre chronologique avant l'incision et maintien de niveaux sanguins suffisants durant l'intervention.
On note avec intérêt que l'essentiel de ces points, confirmés par l'étude néerlandaise, fait partie intégrante des bonnes pratiques recommandées et admises en France pour les prothèses totales de hanche.

D'après le Dr Marjo E.E. Van Kasteren et coll., CHU Radboud de Nijmegue. « The Netherlands Clin Infect Dis » du 1er avril 2007 ; 44 : 921-927,928-930.

> Pr CHARLES MSIKA

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8146