Evolution des lésions radiologiques de l'arthrose
LA PROGRESSION de l'arthrose s'apprécie sur sa symptomatologie essentiellement sur le niveau de gêne douloureuse et fonctionnelle quantifiée grâce à des échelles standardisées (échelle Womac), et sur les modifications structurales, c'est-à-dire l'état du capital cartilagineux que représentent la quantité et la qualité du cartilage restant.
De nombreuses études de recherche clinique ont évalué l'intérêt de certaines techniques comme l'IRM, l'échographie, la scintigraphie. A ce jour, comme le confirment les étude d'Altman (1) et de Brandt (2), dans l'arthrose de hanche comme dans la gonarthrose, la mesure de l'interligne articulaire sur les radiographies standard est considérée aujourd'hui comme la référence pour apprécier la sévérité et l'évolution de la maladie.
Cette mesure, réalisée selon des protocoles définis, sur des clichés de bonne qualité pris sous différentes incidences selon l'articulation, est sensible et reproductible.
Les traitements de l'arthrose ont pour objectifs de soulager les symptômes, de préserver l'articulation atteinte et d'essayer de ralentir la progression de la maladie.
Ils associent des traitements non pharmacologiques (éducation du patient, exercices réguliers, aides techniques...) et pharmacologiques (antalgiques, AINS, les antiarthrosiques d'action lente (sulfate de glucosamine, chondroïtine sulfate, diacerhéine et acide hyaluronique), des infiltrations de corticoïdes en cas de poussée douloureuses, l'arthroplastie étant envisagée en cas de douleurs rebelles associées à un handicap et à une disparition du cartilage.
L'efficacité des antiarthrosiques d'action lente est évaluée sur l'amélioration des symptômes (douleur et handicap fonctionnel), le ralentissement de la perte de cartilage (mesure de l'interligne articulaire), la diminution de la consommation d'antalgiques, l'amélioration de la qualité de la qualité de vie.
Une essai contrôlé randomisé contre placebo a été mené par le Pr Beat A. Michel et son équipe (3) pour déterminer si Chondrosulf (chondroïtine sulfate sodique, laboratoire Genévrier) est susceptible d'agir sur la perte de cartilage dans la gonarthrose. Trois cents patients atteints de gonarthrose ont été répartis de façon aléatoire pour recevoir, soit 800 mg/j de chondroïtine sulfate, soit un placebo pendant deux ans .
Le critère principal était la diminution radiologique de l'interligne articulaire, le critère secondaire l'évaluation de la douleur et de la capacité fonctionnelle.
Alors que dans le groupe placebo, la diminution de l'interligne articulaire a été significative entre le début et la fin de l'étude (perte de 0,07 mm par an), aucune aggravation radiologique a été observée dans le groupe chondroïtine sulfate. Un traitement au long cours par Chondrosulf semble en mesure de stopper les modifications structurales dans l'arthrose du genou.
D'après un symposium organisé par le Laboratoire Genévrier
(1) Altman RD, et al. « Osteoarthritis Cartilage » 2004;12:515-524.
(2) Brandt KD, et al. « J Rheumatol » 2002;29;1308-1320.
(3) Michel BA, et al. « Arthritis Rheum » 2005;52:779-786.
(4) Richy F, et al. « Arch Intern Med » 2003;163:1514-1522.
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