La Pression Positive Continue (PPC) est le traitement de référence depuis plus de 25 ans dans le traitement du syndrome d’apnées du sommeil (SAS). Mais elle est très contraignante et 30% des patients l’abandonnent. En dehors de la PPC, on peut avoir recours à des orthèses avec avancement mandibulaire ou encore à la chirurgie tissulaire. Mais cette dernière a vu ses indications se restreindre du fait d’une efficacité médiocre, aux alentours de 40%, et d’effets secondaires non négligeables, notamment douloureux.
De nouvelles techniques
Toutefois, de nouvelles techniques semblent prometteuses. Avec en premier lieu, l’endoscopie sous sommeil induit. Elle permet de localiser le site obstructif bien plus précisément que lors de l’endoscopie sur patient éveillé. Cette localisation fine – le plus souvent au niveau du voile ou des amygdales, mais aussi au niveau de la base de la langue, du pharynx ou du larynx – permettra de pratiquer la chirurgie la plus adéquate. « L’examen endoscopique est exactement le même que sur patient éveillé, sauf qu’il est réalisé au bloc ou en ambulatoire, sur un sujet endormi avec du propofol associé à de l’hypnose, indique le Dr Olivier Gallet de Santerre (ORL somnologue, centre du sommeil, CHU Montpellier) Et les résultats sont étonnants. La chirurgie qui s’ensuit permet d’obtenir 70 à 80 % de guérison. » Malheureusement, cette méthode ultra-simple est peu pratiquée en France, faute de ne pas être inscrite à la nomenclature. Les choses devraient bouger sous peu, l’inscription étant en cours. Par ailleurs, on pourrait à l’avenir aller plus loin encore : « L’endoscopie pourrait être réalisée uniquement par hypnose et, ainsi, être réalisable au cabinet médical », évoque Olivier Gallet de Santerre.
Protracter la langue
Autre avancée en la matière, est cette fois ci de nature totalement chirurgicale : la stimulation électrique du nerf moteur de la langue. « Il s’agit de protracter la langue par une stimulation unilatérale du nerf grand hypoglosse avec un pacemaker implanté sous la clavicule relié à une électrode de stimulation du XII au
niveau cervical. La protraction linguale pendant l’inspiration évite le collapsus des voies aériennes supérieures responsables de l’apnée ou de l’hypopnée », explique le Pr Frédéric Chabolle (ORL, hôpital Foch, Suresnes). Les résultats montrent que cette chirurgie permet de descendre très nettement l’index d’apnée (qui passent de 39 +/- 10 points à 10 +/- 11 points). Mais cette stratégie «?reste réservée à une population ciblée, notamment le patient jeune, en échec de traitement par pression positive continue ou d’orthèse dentaire et ne présentant pas d’obésité », tempère Frédéric Chabolle.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature