En Espagne, les spécialistes en chirurgie plastique et réparatrice, depuis le mois de février, sont seuls habilités à réaliser des opérations esthétiques. Leur spécialité s'appelle désormais « chirurgie plastique, esthétique et réparatrice », un changement d'appellation qui sera accompagné, dans les prochains mois, d'une adaptation des programmes d'enseignement de cette spécialisation médicale.
Mais cela suffira-t-il à enrayer la série jusqu'à présent inéluctable d'accidents dans des centres de soins esthétiques plus ou moins légaux, comme ce fut le cas dans les deux dernières années, principalement à Madrid et aux Canaries ? Toujours est-il que, encore le 23 janvier dernier, trois médecins comparaissaient à Madrid devant le juge pour tenter d'expliquer le décès d'une femme colombienne, en mars 2002, lors d'une intervention destinée à extraire les tissus adipeux de son ventre.
Pour faire face à la forte augmentation de la demande en chirurgie esthétique, qui est ignorée dans les hôpitaux publics espagnols, de petits établissements privés non reconnus par la Sécurité sociale emploient souvent, pour des raisons économiques, de simples diplômés en médecine et chirurgie qui n'ont aucune spécialité ou se sont formés à l'étranger et ont suivi des mastères à l'université espagnole. Les chirurgiens plastiques - une des spécialités où, selon une étude récente de la fondation CESM, il y a le plus de chômage en Espagne - réclamaient donc l'intervention de l'administration et l'élargissement de leur spécialité au domaine de l'esthétique, conformément aux consignes de l'Union européenne des médecins spécialistes (UEMS).
Pour le Dr Manuel Sanchez Nebreda, président de la Société espagnole de chirurgie plastique, réparatrice et esthétique, qui regroupe actuellement 652 spécialistes, le changement de nom de la spécialité va avoir principalement deux conséquences : « Seuls les titulaires de la spécialité chirurgie plastique et réparatrice pourront être qualifiés de chirurgiens esthétiques ; et les non-chirurgiens devront être écartés de ces interventions. » Enfin, affirme Manuel Sanchez Nebreda, « les docteurs en chirurgie plastique, esthétique et réparatrice, pendant les deux dernières années de leur formation de spécialistes, tourneront dans différents centres privés dûment accrédités pour compléter leur spécialisation ».
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