L’étude française GETUG12, coordonnée par le Pr Karim Fizazi (IGR), a évalué le bénéfice de l’adjonction d’une chimiothérapie au traitement standard (hormonothérapie et radiothérapie) chez des patients présentant un cancer de la prostate localisé à haut risque métastatique. Dans ce travail de phase III chez 413 patients, un groupe a reçu uniquement le traitement standard alors que l’autre recevait en plus une chimiothérapie associant docétaxel et estramustine.
Résultat : trois mois après le début du traitement, 34 % des patients du groupe chimiothérapie ont obtenu une réponse majeure (PSA ≤ 0,2 ng/ml) contre 15 % seulement de ceux du groupe sans chimiothérapie. Or, des études récentes ont montré que l’obtention d’un taux de PSA ≤ 0,2 ng/ml est prédictive d’un très faible risque de rechute métastatique. Pour l’instant, avec un recul médian de près de cinq ans, la survie sans progression à quatre ans est de 85 % dans le bras avec chimiothérapie contre 81 % dans le bras sans chimiothérapie.
L’évaluation précise du bénéfice de la chimiothérapie nécessite un suivi plus long. D’autres études, américaines et européennes, sont en cours.
• Deux protocoles comparés dans le sarcome d’Ewing
Sera également présentée à l’ASCO une étude conduite sous la direction d’Odile Oberlin. Ce travail randomisé a inclus 856 patients atteints de sarcome d’Ewing à risque standard de rechute, afin de comparer deux traitements de consolidation. Les patients recevaient tous de la vincristine (V) et de l’actinomycine (A) plus soit de l’ifosfamide (groupe VAI), soit du cyclophosphamide (groupe VAC). L’hypothèse était que l’efficacité serait similaire mais que la toxicité à long terme serait différente avec moins de risque de stérilité pour les patients de sexe masculin traités par VAI. ll faut mettre en balance le risque en termes de stérilité et le risque connu sur la fonction rénale avec VAI.
Les résultats obtenus sont effectivement comparables en termes d’efficacité, avec une survie sans événements à trois ans de 77,1 % avec VAI et de 76 % avec VAC. Comme cela était prévisible, la toxicité rénale à court terme a été plus importante avec VAI (31 %) qu’avec VAC (16 %), mais une thrombocytopénie plus importante dans le bras VAC a également été observée. Des études sont en cours pour évaluer la tolérance à long terme.
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