LA BANLIEUE. Devenue aujourd'hui, dans certains endroits, une zone où quelques caïds font régner leur ordre, mais aussi un lieu d'expression pour le rap et d'autres formes artistiques. Il y a une cinquantaine d'années et plus, la banlieue - essentiellement parisienne, sans RER et HLM, mais avec des petits pavillons, des jardins ouvriers, des guinguettes sur les bords de Marne (heureusement toujours en activé de nos jours) - était source d'inspiration pour nombre d'artistes, comme en atteste « La Banlieue - 1931-1953 » (Frémeaux & Associés/Night&Day), un double CD qui replonge les auditeurs dans une époque révolue, mais toujours intéressante.
Une promenade qui commence avec Reda Caire en 1937, se poursuit « Entre Saint-Ouen et Clignancourt » la même année, avec la môme Piaf - qui allait bientôt devenir la grande Edith -, passe par une « Idylle à Bois-le-Roi », avec Fernandel (1939), puis « En Seine-et-Oise », avec Charles Trénet (1952), avant de faire une étape à « Joinville-le-Pont » (pon-pon !), avec Bourvil (1952), ou à « Saint-Mandé », avec Robert Lamoureux (1953). Sont également présents Maurice Chevalier, Mistinguett, Damia, Andrex ou Lucienne Delyle.
Après Paris et la banlieue parisienne, la côte d'Azur fut également une source d'inspiration pour de nombreux chanteurs, compositeurs et paroliers il y a maintenant plus de cinq décennies. De Marseille à Menton - selon que l'on se réfère au « Quid » ou au « Guide Michelin » -, la Grande Bleue a toujours fait rêver, notamment des chanteurs venus des régions du nord de la France, comme en témoigne un double CD intitulé
« Nice Côte d'Azur - 1930-1951 »(Frémeaux & Associés/Night&Day).
Au programme, plusieurs chansons fétiches pour les différents carnavals de Nice d'avant-guerre, interprétées par Alibert, Max Rejean, Dréan, Jean Cyrano ou encore Malloire, des thèmes traditionnels niçois ou en hommage à Nice, Juan-les-Pins, Monte-Carlo ou Marseille, avec, en vedettes, Tino Rossi, Berthe Silva, Lucienne Delyle et... la musique de la garde républicaine en 1910 ! Exotique, n'est-il pas ?
Les livres sur la chanson française sont légion. Dernier en date,
« Il était une fois la chanson française », de Marc Robine (Fayard/Chorus, 270 pages, 16 euros), qui effectue un plongeon dans un art millénaire, des trouvères à la relève. Récemment disparu, l'auteur - lui-même chanteur, parolier, journaliste et biographe - retrace les grandes étapes d'une chanson éternelle, qui s'est renouvelée au fil des ans grâce souvent à des apports étrangers, comme le fameux temps des « yé-yé », qui a permis à toute une génération de chanteurs et de chanteuses, dont certains sont toujours en activité, de faire une belle carrière d'idoles en adaptant des titres anglo-saxons.
Enfin, il faut rendre un dernier hommage à Etienne Roda-Gil, musicien et parolier, décédé récemment à l'âge de 62 ans d'une congestion cérébrale. Né à Montauban, fils d'un républicain espagnol réfugié en France, licencié ès lettres, il avait écrit les premiers tubes de Julien Clerc, rencontré dans un café de la place de la Sorbonne à Paris - « la Cavalerie » (1968), « la Californie », « Si on chantait », « Ce n'est rien », notamment -, Mort Shuman - « le Lac Majeur » (1972) -, Claude François - « Alexandrie, Alexandra » (1978) - et Vanessa Paradis - « Joe le taxi » (1987).
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