La fédération CGT de la Santé et de l’action sociale lance un appel à manifester ce samedi 15 juin à Paris pour le maintien d’un service public de santé et d’une protection sociale de haut niveau. Une quarantaine d’organisations syndicales et associatives (dont l’AMUF ou le Syndicat de médecine générale) s’associeront au cortège qui partira à 13 heures de Bastille pour se rendre à Nation.
Le syndicat porte un jugement sévère sur l’action du gouvernement socialiste dans le secteur sanitaire depuis un an. « Nous ne constatons aucune rupture entre la politique menée par ce gouvernement et celle de son prédécesseur, affirme Nathalie Gamiochipi, secrétaire générale de la CGT Santé. Nous assistons à une accélération du démantèlement et de la recomposition du service public de la santé au profit notamment du secteur privé à but lucratif. »
Haro sur les PPP
Outre la maîtrise des dépenses « qui asphyxie les établissements », la CGT Santé dénonce le « scandale des emprunts toxiques », ou les partenariats public-privé (PPP) « qui lient les établissements à des groupes cotés en bourse par des baux emphytéotiques et des loyers exponentiels jusqu’à 35 années, comme à la cité de Saint-Nazaire ou l’hôpital Sud Francilien ». « Nous demandons que l’Etat dénonce ces contrats et s’engage à les racheter », explique Nathalie Gamiochipi.
De son côté, le Dr Christophe Prudhomme, médecin urgentiste et membre de la Fédération CGT Santé, exprime son le « ras-le-bol vis-à-vis du monde de la finance qui veut mettre la main sur le budget de la protection sociale ».
En Ile-de-France, les restructurations sont également mal vécues. La CGT condamne le projet de fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu ou encore les « méfaits » de la T2A sur les maternités emblématiques des Bluets et des Lilas, qui risquent, selon le syndicat, « de se retrouver en cessation de paiement avant la fin de l’année ».
Demande d’un moratoire
La CGT estime « avoir perdu son temps » pendant la mission Couty sur le pacte de confiance à l’hôpital. « Les 14 engagements de Marisol Touraine ne répondent pas aux attentes et revendications des salariés », déclare Nathalie Gamiochipi, qui réclame un « moratoire sur les restructurations » et l’ouverture de négociations sur le financement des établissements, l’emploi et la formation ou encore les salaires.
La CGT Santé marque son opposition au projet du gouvernement d’instaurer une mutuelle obligatoire pour tous les salariés partiellement prise en charge par les employeurs. Le projet de loi doit être discuté au Sénat en juillet après avoir été adopté à l’Assemblée. « Ce n’est pas une avancée, il s’agit d’une privatisation d’une partie de la protection sociale », déplore Nathalie Gamiochipi.
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