A LORS que la secrétaire générale de la CFDT, Nicole Notat, plaide pour un retour des organisations patronales au sein des conseils d'administration des organismes de Sécurité sociale, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, y voit au contraire « une occasion de tourner la page » sur les « alliances contre nature » qui ont prévalu au cours de ces dernières années, dans la gestion des caisses.
Une allusion à peine voilée à l'accord conclu entre le MEDEF et la CFDT pour dégager, au lendemain du plan Juppé, une majorité de gestion dans les caisses nationales, et notamment à la Caisse nationale d'assurance-maladie.
Le leader de la CGT, pour qui la priorité n'est pas, contrairement à son homologue de la CFDT, de « trouver les voies et moyens de faire revenir le Medef dans les caisses », appelle donc à une « position syndicale rassemblée » pour définir l'avenir de la Sécurité sociale.
« Il est évident que le départ du Medef, s'il se confirme, bouleverse les bases sur lesquelles les majorités antérieures s'étaient construites et confère aux organisation syndicales une responsabilité nouvelle. La question est désormais : est-ce que nous serons capables de préserver l'avenir de la Sécurité sociale ou allons-nous faire une fois de plus la preuve de nos divisions et de notre incapacité à agir au service des assurés sociaux avec pour conséquence de hâter le mouvement vers une étatisation ou au contraire vers des solutions plus libérales et assurantielles ? », s'est interrogé Bernard Thibault.
Si le secrétaire général de la CGT reconnaît que son syndicat a « vocation à assumer les responsabilités dans les organismes de gestion de la Sécu » et pourrait par exemple prétendre à la présidence de l'une des caisses nationales, il n'est pas question pour lui « de se lancer dans une discussion de marchands de tapis ». Il souhaite avant tout que le départ du Medef soit une opportunité pour « redéfinir les objectifs, les moyens et les nouvelles institutions de la Sécurité sociale » et de « remettre à plat la construction politique qui s'est faite au cours de ces dernières années et qui a eu tendance à déposséder les administrateurs de leur pouvoir ». Entre l'étatisation et le retour « à un paritarisme inadapté », le leader de la CGT plaide en faveur d'une « nouvelle voie » consistant en un rééquilibrage des conseils d'administration en faveur des représentants de salariés qui doivent être, selon lui, majoritaires et l'élection des administrateurs. « Le gouvernement n'a pas pour l'instant retenu cette voie. Or, cela contribue à une représentativité syndicale figée », a regretté Bernard Thibault.
Enfin, le secrétaire général de la CGT, qui faisait sa rentrée syndicale, a estimé que la création de 40 000 emplois annoncée dans le cadre de la négociation sur le passage à 35 heures à l'hôpital public (lire aussi pages 2 et 3) « sont une première réponse à la sensibilité de l'opinion publique alertée depuis des années par les actions des professionnels de santé » mais qu'ils « ne seront cependant pas suffisants pour combler le sous-emploi chronique à l'hôpital et négocier une bonne mise en place des 35 heures dans des délais rapides ».
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