Le Pr Jean Marty, président de la Société française d'anesthésie-réanimation (Sfar), se dit très déçu par la dernière version de la classification commune des actes médicaux (Ccam). Selon le chef du service d'anesthésie-réanimation et du Samu de l'hôpital Henri-Mondor, à Créteil, « on a perdu le fil de l'objectif de la hiérarchisation des actes médicaux ». Globalement, les actes d'anesthésie-réanimation, qui devaient être augmentés de 11,5 % dans la première version, ne le seraient plus « que de 4 à 5 % aujourd'hui », estime le Pr Marty. La situation serait rendue encore plus difficile, de l'avis de certains syndicats, par les recommandations de la Sfar.
Cette société savante préconisait de limiter le nombre d'actes effectués en parallèle dans une deuxième salle d'opération afin d'accroître la sécurité des anesthésies.
A l'issue de son conseil d'administration, ce week-end, la Sfar demande un aménagement ou le report de ces dispositions. Le Pr Marty estime que l'organisation des sites opératoires risque d'être perturbée par ces nouvelles règles dans certains établissements et dans certaines régions : « Le nombre d'anesthésistes-réanimateurs est variable selon un facteur de un à trois dans les différentes régions et il y a un déficit de 2 000 infirmières en anesthésie-réanimation dans le secteur libéral. Sans adaptation de ces moyens, on diminuera l'offres de soins en anesthésie-réanimation », reconnaît le président de la société savante. L'Association des anesthésiologistes libéraux (AAL), qui revendique « 450 membres », soit environ un quart des anesthésistes exclusivement libéraux, avait annoncé des « actions fortes dans toute la France » pour protester notamment contre les modalités d'application de la classification commune des actes médicaux techniques et les consignes de la Sfar.
En avance sur l'EPP.
L'AAL estime que les praticiens devront renoncer à environ un tiers des anesthésies pratiquées jusqu'à présent en simultané dans une deuxième salle et évoquait la perspective de déconventionnements dans plusieurs régions (« le Quotidien » du 25 mai).
La Sfar a par ailleurs constaté que l'anesthésie-réanimation est en avance sur d'autres spécialités à l'heure où l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP) devient obligatoire. « Les référentiels existent et un groupe de pilotage de l'EPP devrait être mis très vite en place pour la spécialité. A la rentrée, on devrait pouvoir lancer l'évaluation des anesthésistes-réanimateurs », affirme le président de la Sfar.
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