Elections régionales et cantonales
DE NOTRE CORRESPONDANTE
A FORCE DE LABOURER, le terrain finit par devenir fertile. Recalé de justesse aux dernières législatives, le généraliste villeurbannais Daniel Rendu (UMP) s'est récupéré haut la main aux cantonales partielles qui ont suivi, reprenant ainsi le canton de Villeurbanne sud au PS. Il faut dire que ce médecin de famille, qui exerce depuis plus de vingt-cinq ans dans le quartier de Cusset, n'a pas ménagé sa peine : « J'ai réalisé une campagne de proximité, en allant dans les allées d'immeubles et en frappant à toutes les portes. » Une campagne néanmoins stratégique, puisque ciblée sur les électeurs qui s'étaient déplacés aux législatives.
Militantisme.
Aujourd'hui, il réitère sa campagne avec les mêmes modalités d'action, et un peu plus de facilité qu'en 2002 : « Je suis en vacance de mon activité professionnelle, en raison d'un problème de santé survenu en octobre 2002 ». Il ne devrait reprendre le chemin de son cabinet médical qu'après les élections.
A 52 ans, Daniel Rendu présente déjà un CV de militant bien structuré. Tout a commencé lors des municipales de 1989. « C'est le RPR qui est venu me chercher, mais je me trouvais très loin sur leur liste », se rappelle-t-il. En revanche, pour les élections suivantes, en 1995, Daniel Rendu figurait en seconde position derrière le député Marc Fraysse qui fut battu par le socialiste Gilbert Chabroux. Cet événement lié à un « désaccord avec la politique de Marc Fraysse » entraîne une rupture dans son parcours politique. « A l'époque, je me suis désengagé et recentré sur l'animation d'un groupe de formation médicale continue ». Mais les militants RPR le relancent, « et j'ai posé mes conditions », poursuit-il ; « j'étais d'accord pour revenir si les instances départementales arrêtaient leurs conneries à Villeurbanne et si les têtes de liste cessaient de changer à chaque fois ».
Avec l'appui de quelques barons du RPR, comme Nicolas Sarkozy ou Bernard Accoyer, le Dr Rendu a obtenu l'investiture pour les municipales partielles de Villeurbanne en 1998, puis, sans succès, aux législatives qui ont suivi, avant de remporter, enfin, les cantonales partielles de 2002. Aujourd'hui, à l'issue de dix-huit mois de labeur au Conseil général du Rhône, Daniel Rendu estime avoir honoré son mandat : « J'ai fait déboucher les dossiers répondant aux demandes du canton. »
Poursuivre les actions engagées.
Des centres sociaux ont ainsi pu obtenir les subventions nécessaires à la réalisation de leurs projets, certains collèges ont fait l'objet de travaux réclamés depuis des lustres. Toutes ces actions sont résumées sur un petit tract qui accompagne Daniel Rendu dans sa campagne. Sur les marchés ou au bas des immeubles, il promet aux électeurs de poursuivre les actions engagées, notamment vis-à-vis des associations et clubs sportifs : « Beaucoup de solutions aux problèmes rencontrés par certains quartiers difficiles à Villeurbanne passent par là », affirme-t-il. Et d'en engager d'autres. En complément des activités de protection maternelle et infantile (PMI), trop fonctionnarisées à son goût, « je verrai volontiers la mise en place d'une convention avec les médecins libéraux, pour qu'ils assurent une veille de prévention ».
Daniel Rendu s'intéresse également au sort des personnes âgées, observant à ce titre « des anomalies flagrantes » sur sa commune, telle que « cette maison de retraite gérée par l'Opac qui ne possède qu'une à deux douches pour dix personnes ». A partir du système « Domiphone » mis en place pour gérer le travail à domicile des aides ménagères, le Dr Rendu souhaiterait organiser une veille des personnes âgées. Intarissable sur les points d'achoppement de la politique du maire PS de Villeurbanne, Daniel Rendu s'étonne à juste titre du peu de cas qui est fait d'un campement de gens du voyage, en fait sédentarisé depuis de nombreuses années sur la commune. « J'ai déjà fait intervenir les services d'hygiène parce qu'il y avait des risques de choléra », dénonce le candidat UMP, en précisant toutefois que ce campement n'était pas sur son canton, mais sur l'un des deux autres, toujours détenus par les socialistes. Le PS qui, en 2002, avait mis son échec sur le compte de la « vague bleue » renvoie Lilian Zanchi pour affronter le Dr Rendu aux cantonales. Ce sera l'épreuve de vérité.
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