Chronique électorale
Sans doute Jacques Chirac et Lionel Jospin n'avaient-ils pas tout à fait tort de retarder l'annonce de leur candidature : si leurs déclarations ont donné le coup d'envoi de la campagne, elle se limite, pour le moment, à des soliloques.
Le vrai débat n'a pas commencé. Et ce sont encore les candidats du deuxième rang, notamment François Bayrou et Jean-Pierre Chevènement, qui sont les plus diserts sur leur programme, qui montrent, non sans conviction, en quoi ils sont différents des autres.
On note d'ailleurs que, jusqu'à présent, personne, à gauche ou à droite, n'envisage de débat télévisé Chirac-Jospin. Peut-être est-ce un peu tôt, mais seule la confrontation des projets permettra aux électeurs de faire leur choix. Avec deux candidats qui craignent comme la peste les couleurs idéologiques et ont l'ambition de rassembler un maximum d'électeurs autour d'idées qui ne choqueraient personne, on reste dans le flou, dans le vague, dans le mou.
Les monologues sont parfaits pour éviter de s'aliéner des suffrages. Ils cachent les options qui les feraient fuir. C'est dans le choc des idées que l'orientation des programmes apparaîtra.
Dans le clair-obscur des attaques contre l'autre et de l'exaltation de ce qu'on a fait et de ce qu'on fera soi-même, le noyau dur des actes qui engageront le pays est soigneusement enfoui sous le discours. Pourtant, le message à livrer aux Français est simple : il porte sur la sécurité, sur l'emploi, sur les retraites et sur la santé. Il doit aussi porter sur l'Europe et sur la place de la France dans le monde. Certes, MM. Chirac et Jospin se sont exprimés sur ces points, mais pas assez à notre goût. Non seulement, ils doivent énoncer des idées, mais ils doivent dire comment ils entendent les appliquer.
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