L’Umespe (Union nationale des médecins spécialistes confédérés, branche spécialiste de la Csmf) se met en ordre de bataille à deux mois des élections aux Urml (unions régionales des médecins libéraux).
S’exprimant sur l’organisation de son mouvement dans la perspective de ce scrutin, le Dr Jean-François Rey, président de l’Umespe, l’a assuré : «Le choix est simple, il n’y a pas d’alternative à la convention, notre campagne sera donc axée autour de cette convention.» Car pour Jean-François Rey, «après neuf ans d’opposition, sans convention, avec un simple règlement conventionnel minimum (RCM) et des baisses d’honoraires autoritaires, les spécialistes peuvent faire leurs comptes: en deux ans, et en incluant la majoration de coordination, le CS est passé de 23 à 28euros». Le président de l’Umespe rappelle au passage que la convention aura tout de même permis la réforme de la Ccam (classification commune des actes médicaux) technique, ainsi que des compensations financières pour les spécialités « déstabilisées par le parcours de soins ». Il ajoute que cette même convention prévoit une clause de revoyure pour les honoraires et qu’une réunion entre les syndicats signataires et les caisses est déjà programmée à cet effet le 15 décembre prochain.
Malgré tout, Jean-François Rey le reconnaît bien volontiers, «tout ne va pas bien avec le gouvernement». Au nombre de ses griefs, il cite le secteur optionnel «qui n’est toujours pas proposé à l’ensemble des anciens chefs de clinique malgré la signature de l’accord». Sans oublier le problème assurantiel des spécialistes : «Cela fait quatre ans que le dossier traîne. Il y a une possibilité d’écrêtement avec l’Oniam (Office national d’indemnisation des accidents médicaux), il faut maintenant passer à l’acte.» Jean-François Rey estime cependant que la campagne pour les Urml peut constituer une bonne fenêtre de tir «pour pousser les feux sous ces deux dossiers».
Quant aux missions des Urml, telles que les imagine Jean-François Rey, elles sont multiples : «Les unions devront continuer à s’occuper des Sros (schémas régionaux d’organisation sanitaire). Et comme pour la médecine générale, elles devront mettre en place une sectorisation permettant de déterminer combien de spécialistes sont nécessaires par secteur dans le cadre de la permanence des soins, afin qu’ils obtiennent eux aussi 150euros par astreinte, comme ont su le négocier les hospitaliers». Sans oublier l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP), «une des missions des Urml». A ce sujet, Jean-François Rey souhaite que les unions mettent en place les outils nécessaires à cette évaluation, et qu’elles parviennent à éviter que les spécialistes «soient sous la coupe des directeurs d’établissement».
Les objectifs que se fixe l’Umespe dans la course aux unions sont clairs : «Rester le premier syndicat de spécialistes.» Mais Jean-François Rey ne se risque pas à formuler de pronostic sur le nombre d’unions qui pourraient rester (ou se retrouver) sous la présidence de la Csmf, qui en détient actuellement 21 sur 22 en France métropolitaine. Jugeant que «la concurrence est aujourd’hui plus organisée qu’il y a six ans», Jean-François Rey se fixe comme rôle de mobiliser les abstentionnistes.
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