Dans l’alopécie androgénétique, les follicules pileux se miniaturisent et produisent des cheveux microscopiques, avec un raccourcissement de la phase de croissance du follicule ; cependant, le nombre des cellules souches du follicule pileux reste intact, ce qui suggère qu’il existe dans les zones de calvitie soit un inhibiteur soit un manque d’activateur de la croissance du follicule pileux.
Une équipe américaine a comparé le profil d’expression génique global dans les zones chauves et dans le cuir chevelu chez 5 hommes affectés d’alopécie androgénétique. Ils ont ainsi découvert dans les zones chauves des taux élevés de l’enzyme prostaglandine D2 synthase (PGD2S), au niveau des ARNm et des protéines.
En étudiant un plus grand groupe d’hommes (n = 17), ils ont confirmé que la protéine prostaglandine D2 (PGD2) synthétisée par l’enzyme est 3 fois plus élevée dans les zones dégarnies que dans les zones chevelues.
Chez des souris, les chercheurs ont mis en évidence une relation temporelle entre l’expression du gène PGD2 et la régression du follicule pileux. Ils ont ensuite démontré que la protéine PGD2 et son métabolite 15-dPGJ2 inhibent la croissance du cheveu lorsque l’une de ces protéines est ajoutée au milieu de culture contenant des follicules pileux humains explantés ou appliquée localement sur la peau des souris.
Cette inhibition est médiée par le récepteur GPR44 (ou DP-2) et non le récepteur PTGDR de la PGD2.
Enfin, ils ont développé un modèle murin d’alopécie androgénétique qui présente des taux élevés de PGD2 dans la peau et développe une alopécie, une miniaturisation des follicules, et une hyperplasie des glandes sébacées, autrement dit toutes les caractéristiques de l’alopécie androgénétique humaine.
Une dizaine d’antagonistes du GPR44 sont en développement clinique pour le traitement de l’asthme et des allergies, et ces composés pourraient être développés en forme topique pour le traitement de l’alopécie androgénétique de l’homme.
L’alopécie androgénétique de la femme n’est peut-être pas médiée par les androgènes, mais il est possible que les prostaglandines représentent une voie finale commune, et, dès lors, cette même cible devrait également être bénéfique chez les femmes.
Garza et coll. Science Translational Medicine, 21 mars 2012.
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