Les années 1980 ont popularisé, en Europe et aux Etats-Unis, une technique chirurgicale orthopédique, fondée sur une base expérimentale et clinique d'envergure, la technique du Russe Ilizarov. Celle-ci permet, dans des conditions bien déterminées, soit d'induire une ostéogenèse (pour comblement de perte de substances osseuses ou pour allongement segmentaire), soit de corriger des déformations. Elle a suscité une recherche clinique et fondamentale très intense autour de son concept de base. La callotasis est une méthode de nature apparentée qui effectue une distraction osseuse progressive, de part et d'autre d'une ostéotomie, afin d'induire une régénération ostéogénique.
Le terme utilisé signifie « soumettre un cal à une distension » afin d'en accroître au maximum quantitativement et qualitativement la production d'ostéogenèse.
De très nombreux paramètres ont été, par l'expérience, contrôlés pour donner à la méthode une efficacité reproductible.
Dès le stade de l'ostéotomie, il faut exiger une invasivité a minima, c'est-à-dire respectant le plus possible les parties molles péri-osseuses (en particulier le périoste) qui vont être soumises en premier à la distraction. Le niveau de l'ostéotomie est également critique, en zone métaphysaire proximale ou distale de l'os long concerné.
La mise en route de la distraction doit être différée de quelques jours (période d'attente) afin de laisser apparaître les prémices du cal que l'on souhaite « distendre ».
L'appareillage de distraction est un fixateur externe, différent de celui circulaire popularisé par Ilizarov, mais dont la géométrie permet néanmoins d'obtenir une dynamisation axiale, c'est-à-dire un strict contrôle des déplacements fragmentaires, tout en laissant persister des mouvements oscillatoires dans l'axe de l'os ostéotomisé.
Une fois bien maîtrisée, la méthode est utilisable dans des applications cliniques très intéressantes : allongements osseux, corrections de déformations angulaires, éventuellement augmentation de taille de patients de petite taille pathologique (achondroplastes).
Bien entendu, la technicité de la méthode (rythme de distraction, prévention des complications, gestion de la rééducation, etc.) exige des équipes spécialisées rompues à cette discipline dont l'intérêt à la fois clinique et fondamental continue de passionner ses défenseurs.
D'après la conférence d'enseignement de Julio de Pablos (Pampelune, Espagne).
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