Le Temps de la médecine
DU FAIT de sa présence dans le café, le thé, certains sodas, le chocolat et des préparations alimentaires, la caféine est la substance pharmacologiquement active la plus consommée au monde. Chaque année, 120 000 tonnes sont consommées dans le monde, dont 54 % en rapport direct avec le café (le reste provient du thé, des sodas et du chocolat).
L'effet de la caféine sur l'organisme semble complexe. Au niveau cellulaire, cette substance inhibe les phosphodiestérases, elle modifie les flux intracellulaires de calcium, agit comme un antagoniste des récepteurs à l'adénosine et diminue significativement le NO exhalé par modification de la concentration en cGMP. Au sein du système nerveux central, la caféine pourrait réduire le turnover de la noradrénaline et, de ce fait, agir comme un régulateur de l'humeur. Par ailleurs, la caféine agit comme stimulant de la sécrétion de rénine plasmatique et majore la production hormonale adrénergique de la médullo-surrénale. Les deux effets conjugués pourraient induire une hypertension artérielle chez les sujets à risque.
En 1983, une étude a prouvé que la caféine peut se lier de façon transitoire à certains récepteurs cellulaires aux opioïdes, ce qui pourrait expliquer son effet favorable sur la douleur.
Le degré de caféine des différentes formes de café (filtre, expresso, soluble...) est variable selon les préparations et c'est l'infusion - en particulier lorsqu'elle est longue comme dans les cafés dits américains - qui solubilise le plus la caféine.
Dans la pharmacopée.
Depuis le XVII°siècle, le café est utilisé pour ses propriétés stimulantes nerveuses et psychiques. Dès 1810, on lui attribue aussi des propriétés tonicardiaques, diurétiques et stimulantes de la digestion. En 1838, le café vert est inscrit à la pharmacopée française. Par la suite, la caféine est utilisée en pneumologie, du fait de son action antispasmodique bronchique, et on lui reconnaît une action vasoconstrictrice périphérique (vaisseaux pulmonaires, coronaires, rénaux et cérébraux, d'où son action sur la migraine). En 1895, la pharmacopée française inclut pour la première fois une solution de caféine injectable utilisable au même titre que la cocaïne ou la quinine comme stimulant.
Dans le « Vidal » édition 2005, il n'existe qu'une forme de caféine injectable - la caféine Cooper - indiquée dans l'apnée du nouveau-né prématuré et 22 spécialités sous forme de comprimés destinés à lutter contre la douleur et la migraine ou utilisables comme stimulants. La caféine est en outre utilisée comme excipient dans le Diergospray et pour ses propriétés sur la microcirculation dans un produit topique amincissant : la Percutaféine.
A tous les dosages
- Café filtre passé à la main (tasse de 60 ml) : 60 mg.
- Café filtre passé à la machine : 57 mg.
- Café expresso : 34 mg.
- Café instantané : 26 mg.
- Décaféiné : 5 à 10 mg.
- Thé (tasse de 80 ml) : 16-18 mg.
- Cacao (200 ml) : 10-20 mg.
- Cola (150 ml) : 23 à 43 mg.
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