UN TRAVAIL publié dans le dernier numéro du « Journal of Neuro-inflammation » (numéro du 2 avril) va être accueilli favorablement par les amateurs de café. Une simple tasse quotidienne du breuvage pourrait conférer une protection contre les ruptures de la barrière hémato-méningée (BHM) provoquées par une hypercholestérolémie.
La BHM protège le système nerveux central de la circulation corporelle et maintient le cerveau dans un microenvironnement favorable au fonctionnement neuronal et synaptique. Des études expérimentales ont révélé, depuis la fin des années 1990, qu'un régime riche en cholestérol provoque une altération de son intégrité.
Par ailleurs, des études épidémiologiques ont montré qu'une hypercholestérolémie chronique constitue un facteur de risque d'AVC et de maladie d'Alzheimer. Ce qui a été confirmé expérimentalement : un régime enrichi en cholestérol chez des animaux de laboratoire induit des traits pathologiques de la maladie d'Alzheimer (déficit de l'apprentissage, formation de plaques amyloïdes, hyperphosphorylation de la protéine tau et mort neuronale).
Le travail présenté par Xuesong Chen et coll. apporte une information complémentaire pratique intéressante. Les auteurs ont donné à des lapins soumis à un régime enrichi en cholestérol 3 mg de caféine par jour, ce qui correspond à la consommation d'un café par jour pour un humain.
L'expression des protéines de jonction.
En comparant avec les animaux témoins, n'ayant que le régime hypercholestérolémiant, ils trouvent que la caféine protège contre la rupture de la BHM constatée en cas d'hypercholestérolémie. Notamment en conservant l'expression des protéines de jonction à un niveau élevé. Ces protéines de jonction maintiennent la cohésion cellulaire et servent à empêcher la pénétration de molécules extérieures à l'intérieur du système nerveux central.
Ces travaux confirment des résultats antérieurs obtenus par d'autres équipes qui avaient montré que la caféine protège contre les pertes de la mémoire chez les sujets âgés et dans la maladie d'Alzheimer.
La rupture de la BHM fait-elle partie de la pathogénie de la maladie d'Alzheimer ? Cette étude apporte des éléments en faveur de cette hypothèse.
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