LA CAFÉINE au cours de la grossesse est bien responsable de fausses couches, confirme l'équipe de De-kun Li (San Francisco, Etats-Unis). Confirmation, parce que les travaux antérieurs n'avaient pu éliminer, comme ici, la participation des nausées, des vomissements et le dégoût du café dû à la grossesse sur ces avortements spontanés.
Le travail a permis de constater que même de faibles doses de caféine sont déjà délétères. De fait, chez une femme en consommant 200 mg ou plus, le risque de fausse couche est doublé par rapport à une non-consommatrice. Chez celles qui en prennent moins de 200 mg, le risque demeure majoré de 40 %.
La caféine, rappellent les auteurs, se trouve non seulement dans le café, mais aussi dans le thé, certains sodas et le chocolat. Ainsi, deux tasses de café ou cinq canettes de soda caféiné suffisent à apporter ces 200 mg . Globalement, détaillent-ils, pour 150 ml de liquide, le café contient 100 mg de caféine ; le décaféiné, 2 mg ; le thé, 39 mg ; un soda caféiné, 15 mg ; le chocolat chaud, 2 mg.
Le travail américain est parti de l'analyse de 1 063 femmes enrôlées à San Francisco entre octobre 1996 et octobre 1998 (cohorte Kaiser Permanente). Parmi elles, 172 (16,18 %) ont perdu leur enfant. Sur la cohorte, 264 femmes (25 %) n'ont déclaré aucune consommation de caféine pendant la grossesse, 635 (60 %) en consommaient moins de 200 mg quotidiennement et 164 (15 %) plus de 200 mg. Quant à comprendre la raison de cette nocivité, les auteurs en demeurent au stade des hypothèses. La caféine passe la barrière placentaire, mais est difficilement métabolisée par le foetus. Elle peut aussi freiner le développement du placenta et en diminuer la vascularisation. Autant de facteurs susceptibles d'agir sur la croissance foetale.
La caféine est donc, aux yeux des auteurs, à déconseiller aux femmes enceintes. Il peut leur être conseillé de passer aux boissons décaféinées d'avoir recours, comme source d'énergie, à la marche, au yoga et aux fruits secs. Si le manque se fait trop sentir, une tasse de café peut être tolérée.
« American Journal of Obstetrics and Gynecology », 21 janvier 2008.
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