LES CELLULES souches spermatogoniales sont considérées comme immortelles, puisque présentes dans les testicules de la naissance jusqu'à la fin de la vie. Elles sont susceptibles soit de produire d'autres cellules souches similaires, soit de se différencier en spermatozoïdes. Cette année, pourtant, des travaux ont constaté leur pluripotentialité, chez la souris, montrant qu'elles se comportent comme des cellules souches embryonnaires (« le Quotidien » du 20 septembre 2007).
Au congrès de l'American Society for Cell Biology, l'équipe de M. Dym et N. Golestaneh (Washington) vient de confirmer cette potentialité, mais chez l'homme cette fois. Les chercheurs ont pu travailler sur du matériel humain, ayant obtenu les testicules, post mortem, de donneurs d'organes.
Ils ont d'abord confirmé que ces cellules souches spermatogoniales humaines ont bien la capacité de se dédifférencier en cellules similaires aux cellules souches embryonnaires. Comme cela avait été suggéré par les travaux sur les rongeurs. Surtout, ils ont ensuite réussi à les faire se transdifférencier en différentes lignées de cellules somatiques. Donc, des sources potentielles de tissu de rechange. Pour parvenir à ce résultat, ils ont séparé les cellules germinales, cellules souches spermatogoniales comprises, grâce à une digestion enzymatique en deux étapes. Elle a été suivie d'une différenciation par étalement. Après plusieurs jours en culture, les cellules ont été placées dans un milieu favorable au développement des cellules souches. Les cellules souches spermatogoniales ont alors formé des colonies de cellules similaires aux cellules souches embryonnaires. Elles portaient des marqueurs de cellules souches embryonnaires humaines. L'étape suivante a consisté à les forcer à se différencier en corps embryoïdes. L'équipe y a retrouvé des marqueurs de différenciation endodermique, mésodermique et ectodermique.
Ce succès a permis aux chercheurs américains de conclure que les cellules souches spermatogoniales peuvent, sous certaines conditions, se différencier en cellule souches embryonnaires lesquelles peuvent à leur tour se différencier dans les trois types de lignées cellulaires somatiques. Ce qui a autorisé M. Dym à déclarer dans un communiqué que «l'on peut imaginer que, un jour, les hommes pourront être guéris à partir d'une biopsie de leurs testicules».
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