SYMBOLE d’une chanson française qui puisait dans ses racines pour créer des textes savoureux et poétiques ; symbole d’un temps où la critique était aisée, mais la censure féroce – ainsi « Gare au gorille », écrite en 1947 et interdite d’antenne jusqu’en 1955 en raison de son verbe cru ; symbole d’une génération de chanteurs emblématiques, dont les autres fleurons étaient Jacques Brel et Léo Ferré, qui a traversé toutes les périodes musicales (y compris le yé-yé), sans jamais perdre un soupçon de popularité.
Désormais, ce natif de Sète, qui aurait eu 85 ans le 22 octobre, est entré au panthéon de la chanson française, et la richesse de son oeuvre fait l’objet d’études et d’admiration. D’autant que de nombreux chanteurs hexagonaux – de Maxime Le Forestier, son plus fidèle disciple, à Renaud, en passant par les nouveaux minimalistes actuels – ont quelque chose de Brassens dans leurs gènes. Comme le montre « Putain de toi, un hommage à Georges Brassens » (Mercury/Universal), enregistré par la jeune génération personnifiée, notamment Dionysos, Carla Bruni, Grand Corps Malade, Olivia Ruiz, Renan Luce et Pauline Croze, un CD original venant en complément des nombreuses rééditions – « les 100 Plus Belles Chansons » (coffret de 5 CD) et « Georges Brassens, concerts de 1959 à 1976 » (coffret de 6 CD) (Mercury) – publiées pour commémorer son départ et assurer une certaine pérennité.
Parmi les autres temps forts figure la parution de « Brassens, le regard de “Gibraltar” », un livre de Jacques Vassal (Fayard/Chorus, 308 pages, 20 euros). Alias Pierre Onténiente, « Gibraltar », 85 ans, ainsi nommé parce qu’il était solide comme un roc, était le compagnon le plus proche du Sétois depuis que les deux hommes s’étaient rencontrés en 1943 à Basdorf, en Allemagne, où ils avaient été enrôlés dans le cadre du STO (service du travail obligatoire). Ce témoignage, recueilli par un des éminents spécialistes de la chanson française et américaine, et agrémenté de la reproduction de documents souvent inédits, est particulièrement émouvant et pose un regard à la fois poignant et lucide sur l’amitié de toute une vie. Une lecture de référence.
A signaler, en outre, que la revue « Chorus » (Les Cahiers de la chanson française) publie un « spécial Brassens », avec un dossier exceptionnel de plus de 60 pages, comprenant notamment un entretien exclusif avec Patachou et une interview inédite (!) du regretté chanteur (13 euros).
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