L’agence bio a annoncé pour 2015-2017 un nouveau plan de mobilisation des acteurs, afin de renforcer le « réflexe bio ». Cette campagne de promotion et d’information sera cofinancée par l’Union européenne. Elle comprend entre autres le printemps bio, qui tiendra cette année sa 16e édition (1). Par ailleurs, un 11e appel à projets a été lancé, portant l’enveloppe globale du fonds pour la structuration des filières biologiques – trente ans après l’introduction du premier logo AB – à 4 millions d’euros par an à partir de 2014 (2).
Un poids lourd économique
Malgré la crise et les prix généralement plus élevés de la bio, le marché a connu une croissance de 10 % l’année dernière, se portant désormais à 5 milliards d’euros. Aujourd’hui, 39 400 opérateurs se partagent 1,1 millions d’hectares cultivés en bio dans notre pays, dans 26 500 fermes, soit un progrès de 4 % en un an, sans compter les 100 000 hectares agricoles actuellement en conversion. L’agence bio espère dépasse bientôt l’Italie, pour se hisser à la deuxième place après l’Espagne (qui gardera la tête avec ces champs d’oliviers, presque quasiment destinés à l’exportation, au contraire de l’agriculture biologique française, qui reste très locale).
Les exploitations bio génèrent plus d’emploi que les conventionnelles : aujourd’hui 63 500 équivalents temps plein, soit 7 % de l’emploi agricole en France.
Une image très positive
En 2014, près de 9 Français sur 10 consomment occasionnellement de la bio – ils étaient 75 % en 2013 (3). Seuls 12 % des Français déclarent ne jamais en consommer, contre 46 % en 2003, et 88 % disent privilégier des produits respectueux de l’environnement et/ou du développement durable, contre seulement 66 % en 2013. L’ancienneté moyenne de la consommation bio est de 7 ans, ainsi 30 % des consommateurs réguliers le sont depuis moins de 2 ans.
Les Français considèrent que les produits biologiques sont bons pour l’environnement (87 %), la santé (87 %), ils soulignent leur goût (84 %), le plaisir à les consommer (77 %), et considèrent qu’ils sont porteurs d’avenir (77 %).
Aujourd’hui, 87 % des parents demandent du bio à l’école et quasi 80 % des Français se disent intéressés par la bio dans les restaurants ou encore dans les hôpitaux, 73 % dans les maisons de retraite.
Une consommation santé
Il est intéressant de noter que l’entrée en consommation de bio – qui se fait dans la majorité des cas lors de l’arrivée d’un enfant – induit aussi d’autres changements des habitudes alimentaires et culinaires. Ainsi, 70 % des nouveaux consommateurs déclarent aussi acheter à cette occasion davantage de produits de saison, de produits frais (60 %), cuisiner davantage (50 %), avoir changé/diversifié les aliments consommés (45 %) ou même limité sa consommation alimentaire (20 %).
Dans cette dynamique, l’école de Paris des métiers de la table, du tourisme et de l’hôtellerie (EPMTTH) a initié avec l’Agence bio, la « cuisine bio des chefs », un programme visant à proposer des repas bios et équilibrés, pour tous les budgets.
Une charte mieux connue
La majorité des Français maîtrise bien les principes régissant l’agriculture biologique : cahier des charges précis et contrôles systématiques, interdiction des OGM, des pesticides, des traitements ionisants, bien-être animal, pas de colorants ou arômes de synthèse dans les produits transformés, mesures pour la biodiversité. Un site internet européen de référence a été développé pour répondre dans toutes les langues aux questions des consommateurs comme des agriculteurs ou des professionnels de santé sur la bio (4). À noter, une réglementation française spécifique persiste toujours dans les domaines où des normes européennes n’ont pas encore été définies : lapins, escargots, autruches, aliments pour animaux de compagnie, restauration commerciale. Tous les opérateurs sont recensés par l’agence bio dans un annuaire (5).
D’après une conférence de presse organisée par l’Agence Bio
(2) http://www.agencebio.org/avenir-bio
(2) Baromètre CSA pour l’Agence Bio en janvier 2015
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