VOS MALADES ONT LU
PAR LE Dr DOMINIQUE BRILLAUD
« Science et nature », juin-juillet
« Science et nature », magazine bimestriel consacrant toute son énergie à la défense et à l'illustration de l'environnement, fait remonter « la bio » aux années vingt du siècle dernier, lorsque Rudolf Steiner prédisait l'apparition de folie chez le buf nourri à la viande et répandait jusqu'aux Etats-Unis son agriculture biodynamique. La France, moins productive en hérauts d'une agriculture biologique que la Suisse ou l'Allemagne, a cependant ses précurseurs, Raoul Lemaire et Jean Boucher, grands défenseurs d'une agriculture bio dès 1959. Jean-Marie Lemaire, fils de Raoul et « père du pain Lemaire », explique d'ailleurs à la revue comment la famille poursuit le combat.
Mais c'est aussi sur le terrain institutionnel que le combat se déroule désormais, alors que se développe progressivement la surface agricole dédiée au bio tel que le définit aujourd'hui la Communauté européenne. Plus tardives ont été les réactions officielles vis-à-vis d'un poisson considéré comme protéine idéale, mais longtemps peu protégé contre les nourritures suspectes et les pollutions en tout genre. La revue s'attarde donc sur les risques que présentent poissons sauvages et poissons d'élevage, les derniers étant désormais plus à l'abri que les premiers des métaux lourds, pesticides et fongicides, dioxine et autres polluants dont nos eaux sont fort riches.
Thérapies insolites
« Marie France », juillet
Les noms, plutôt savants, font de larges emprunts au grec : kinésiologie, étiopathie, hydrothérapie du côlon, fasciapulsologie. Certaines de ces « thérapies insolites » trouvent leurs racines dans un passé exotique, telle la kinésiologie, « pont entre toutes les techniques d'Orient et d'Occident », ou le dien'cham, dernier avatar d'une technique vietnamienne ancestrale. D'autres « font fureur aux Etats-Unis », telle l'hydrothérapie du côlon. Certaines ont été inventées et mises au point par des « découvreurs », tel Christian Carini, défroisseur de blocages ou fasciapulsologue. D'autres sont remises au goût du jour par un bénéficiaire de la méthode, tel le rêve éveillé, né une première fois de Robert Desoille dans les années vingt, défendu aujourd'hui par un ancien cadre de l'industrie agro-alimentaire, Georges Romey.
Il est bien souvent question, pour les thérapeutes de l'insolite collectés par le magazine, de débloquer des énergies, en visant, certes, le somatique d'abord dans la plupart des cas, mais aussi, notamment avec le rêve éveillé, le psychique pour le plus grand bien du somatique. Et « ça marche » dans bien des cas, avec des limites d'action variables d'une technique à l'autre, disent les promoteurs de ces méthodes, discrètement soutenus par des chirurgiens et des médecins anonymes, sans doute gênés par l'absence de preuves scientifiques.
Menaces de mort sur la génération la plus grasse
« Le Point », 15 juin
Deux toutes petites colonnes complètent sans mal un titre choc : « 250 000 morts par sédentarité ». C'est ainsi que « le Point » présente la formule utilisée par un professeur de physiologie américain pour inciter les autorités de son pays à réagir contre l'obésité galopante de ses concitoyens, et en particulier des plus jeunes d'entre eux. Mais comment parvenir à arracher les enfants à cette télévision à laquelle ils consacrent plus de temps qu'à l'école et à les convaincre de bouger pour survivre ?
Jean Rostand, chercheur et écrivain
« Pour la science »,trimestriel mai-août
On peut certes dire de Jean Rostand qu'il était « biologiste, écrivain scientifique et moraliste ». On peut aussi souligner qu'écouter Jean Rostand est une façon de « réfléchir sur l'homme et sur la société ». On peut surtout redécouvrir avec grand plaisir un homme dont l'originalité, la rigueur de pensée et le talent d'écriture justifient sans doute son accession parmi ces « génies de la science » que salue trimestriellement « Pour la science », mais qui le rendent surtout éminemment sympathique. On découvre ainsi Jean Rostand, fils d'Edmond, trouvant dans le travail de préparation de son père pour « Chantecler », « tragi-comédie animale », une partie de son inspiration naturaliste, dévorant les uvres de Fabre, se passionnant pour les amphibiens dont les monstruosités l'occuperont jusqu'à la fin de sa vie. Mais on le voit aussi défendre la recherche naturaliste, pénalisée par le système éducatif français, échanger des réflexions avec Teilhard de Chardin, combattre « science fausse et fausses sciences », partir en guerre contre l'armement nucléaire ou la peine de mort, vulgariser la « science de la vie (qui) sera (bientôt) le seul lien entre l'homme de laboratoire et l'homme de la rue », se pencher sans illusions mais avec passion sur l'homme, « ce pauvre singe condamné à faire l'homme ».
Pourquoi pas six doigts?
« Science et vie découvertes, juin
Ma foi, c'est vrai : pourquoi avons-nous cinq doigts, et pas deux ou huit ? « Science et vie découvertes », s'adressant aux enfants de 8 à 12 ans n'a pas de réponse définitive à la question, mais a trouvé toutes sortes de données sur les doigts. Ainsi, en remontant les millénaires jusque vers 360 millions d'années, le mensuel a trouvé d'intéressants animaux, nommés stégocéphales, animaux mi-aquatiques, mi-terrestres, pourvus selon les espèces de « pattes à quatre, cinq, six, sept ou même huit doigts ». Pourquoi seuls ceux qui étaient pourvus de cinq doigts ont-ils survécu ? Nul ne le sait, mais le fait est que si certaines espèces de vertébrés ont perdu des doigts sur la route de l'évolution -deux pour la vache, un pour le cheval, trois pour les oiseaux-, aucune n'a gagné de sixième doigt. Même les otaries et les dauphins, mammifères retournés à la mer, ont "de véritables mains à cinq doigts".
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