LE TRAITEMENT par bilavuridine pourrait devenir la référence en matière d'anticoagulation chez les patients traités par angioplastie primaire. Une étude a été menée sur 3 602 patients souffrant d'infarctus avec élévation du segment ST. Elle conclut en effet que, par rapport au protocole actuellement utilisé (héparine non fractionnée et inhibiteurs anti-GP IIb/IIIa), l'utilisation de bilavuridine dans les 12 heures initiales de l'atteinte myocardique, avant la réalisation d'un traitement endovasculaire des coronaires, permet de réduire significativement le risque de saignements graves et plus généralement d'effets indésirables à 30 jours.
L'étude mise en place par l'équipe du Dr Greg Stone et les investigateurs de l'essai HORIZONS-AMI a eu lieu entre mars 2005 et mai 2007 dans 123 centres de cardiologie interventionelle répartis dans 11 pays.
Au total, 1 802 personnes ont été traitées par le protocole de référence et 1 800 autres par la bilavuridine exclusivement. Après la réalisation du protocole d'anticoagulation, 92,7 % des patients ont été traités par angioplastie, 1,7 % par pontage et 5,3 % par traitement médical. L'âge moyen des participants était de 60,2 % et 76,6 % des personnes incluses étaient de sexe masculin.
Réduit à 30 jours les risques de saignement.
L'anticoagulation par bilavuridine seule réduit à 30 jours les risques de saignement grave (4,9 contre 8,3 %) et d'effets indésirables cliniques (9,2 contre 12,1 %). Le risque de thrombose intra-stent aiguë était majoré dans le groupe bilavuridine (17 thromboses de plus), mais à 30 jours il n'existait pas de différence de perméabilité des stents. Par ailleurs, le traitement par bilavuridine permet aussi une baisse du taux de décès d'origine cardiaque à 30 jours (1,8 contre 2,9 %) et des décès de façon globale (2,1 contre 3,1 %).
Les auteurs soulignent néanmoins que les patients inclus dans le protocole standard ont reçu, dans deux tiers des cas, l'injection d'héparine au sein du service des urgences, alors que ceux traités par bilavuridine n'ont reçu leur traitement anti-coagulant qu'en salle de cathétérisme. Cette différence pourrait expliquer une partie des saignements aigus, mais aussi la proportion différente de sténoses intra-stents. L'équipe du Dr Stone précise enfin que les résultats ont été similaires quel que soit le type de stent utilisé (métal ou enrobé).
« New England Journal of Medicine », 358 ; 21 : 2218-2230, 22 mai 2008.
Mieux vaut être jeune et caucasien
Une étude publiée par « Archives of Internal Medicine », sur 482 327 personnes ayant souffert d'infarctus avec élévation du segment ST entre 1995 et 2004, conclut que les patients qui devaient bénéficier le plus rapidement d'une revascularisation ont, en pratique, le délai le plus long avant d'être admis en salle de cathétérisme. En bref, il vaut mieux être un homme de 45 ans caucasien qu'une femme noire de 70 ans obèse et diabétique puisque le premier bénéficiera d'une angioplastie en moyenne en 106 minutes et la seconde en 170 minutes.
« Arch Inter Med », 2008 ; 168 : 959-968.
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