DANS LE « LANCET » est décrit un cas d'intoxication par la 1-benzylpipérazine (BZP) au Royaume-Uni. La BZP, de la même famille que l'ecstasy, fait partie des nouvelles drogues illicites et entre dans la composition des « PEP pills ».
Une jeune fille de 18 ans est amenée aux urgences pour perte de connaissance suivie d'une crise convulsive de 10 minutes. L'histoire s'est passée dans un night-club, où la jeune fille avait consommé 5 comprimés de ce qu'elle croyait être de l'ecstasy ou une amphétamine achetée à un dealer.
Elle arrive en état d'agitation, les pupilles dilatées, avec un Glasgow à 15, une tachycardie sinusale à 156 et une TA à 150/90 mmHg. Elle reçoit un traitement par benzodiazépines et douze heures plus tard peut sortir de l'hôpital, avec la recommandation de ne pas recommencer.
Six autres patients sont venus aux urgences cette nuit-là pour les mêmes raisons. C'est la recherche de BZP sanguine qui a permis d'identifier l'origine des troubles. Le produit a aussi été identifié dans un des comprimés.
La BZP est un produit de la famille des pipérazines, développées pour leurs effets antihelminthiques en médecine vétérinaire et humaine dans les années 1950.
Sa structure chimique est voisine des amphétamines. Les pipérazines sont vendues légalement au Royaume-Uni et sont aussi consommées pour leurs effets amphétamine-like ; mais la BZP est illégale depuis mars 2007.
Une étude prospective en Nouvelle-Zélande donne une liste des effets secondaires identifiés chez des personnes ayant consommé les PEP pills : nausées, vomissements, tachycardie, HTA, anxiété, agitation, allongement du complexe QRS, hyponatrémie.
«Les praticiens doivent être informés que l'usage de ces nouveaux produits se répand et qu'un ECG est utile pour déceler des manifestations de cardiotoxicité.»
La BZP est le dérivé des pipérazines le plus fréquemment consommé dans un cadre illicite, indique un commentateur, mais il en existe d'autres : le MDBP, le TFMPP, le MeOPP, le mCPP et aussi le MDMA ou ecstasy.
Tous ont des effets amphétaminiques. Ils sont vendus en comprimés pour de l'ecstasy ou de l'amphétamine. Ils sont aussi utilisés dans des « cocktails » avec de la cocaïne et d'autres produits.
« Lancet », vol. 369, avril 2007, pp. 1490 et 1413.
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