Directeur de la rédaction de « Première » puis fondateur et PDG de « Studio Magazine », jusqu'en 1993, Marc Esposito connaît ses classiques. Et comme il aime écrire - scénarios, roman, pièce de théâtre, chanson... - il a eu grand plaisir à concocter, à la manière des comédies italiennes des années 1970 et des films de Claude Sautet, « une matière dramatique qui permettrait aux acteurs de s'amuser à jouer tout en apportant leur épaisseur humaine personnelle aux personnages ».
Le thème ? A première vue rien de moins original : les rapports des hommes et des femmes qui, selon le réalisateur, « ont changé à une vitesse jamais vue ». D'où une comédie qui se veut réaliste sur des hommes « anciens » (les quadra- et quinquagénaires « élevés par des mères à l'ancienne autour de valeurs qui dataient de la nuit des temps ») confrontés à des femmes « nouvelles ».
Heureusement, d'une réflexion d'une grande banalité, Esposito a tiré une trame humaine plus subtile. Avec sa propre expérience et celle de ses quatre comédiens.
Faire cohabiter Gérard Darmon, Jean-Pierre Darroussin, Bernard Campan, Marc Lavoine n'est pas le moindre des mérites du réalisateur. Non pas pour des questions d'ego ou de préséances mais parce qu'au départ, ils ne semblent pas avoir grand chose en commun. Et pourtant, l'alchimie fonctionne et on n'a pas de mal à croire à leurs personnages pas plus qu'à leur amitié agitée mais indéfectible. Chacun à sa manière est entré dans les habits imaginés par Esposito et les a parfaitement ajustés à sa mesure.
Film de dialogue plus que de situations, « le Cur des hommes » reste au plus près des comédiens, sans affectation de mise en scène. Autant qu'aux films de Sautet ou de Risi, on pense à ces solides réalisations d'il y a un demi-siècle faites pour les acteurs. C'est un peu frustrant au début (surtout avec ces images touristiques de Paris qui font augurer du pire), mais ensuite on est pris par les angoisses et déboires de la bande et on ne pense plus à la caméra.
Les quatre acteurs sont ce qu'ils doivent être. Et on n'aura garde d'oublier les femmes, qui leur donnent la réplique avec énergie : Ludmila Mikaël, Fabienne Babe, Zoé Felix, Florence Thomassin, Catherine Wilkening.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature