C'EST UNE INITIATIVE conjointe de l'union régionale des médecins libéraux (Urml), de l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH) et de l'union régionale des caisses d'assurance-maladie (Urcam) de Basse-Normandie. Réfléchissant ensemble depuis trois ans, dans le cadre du volet « urgences » du Sros (schéma régional d'organisation sanitaire), aux moyens de traiter les différents types d'urgences au meilleur endroit, ces trois organismes viennent de lancer une campagne d'information à destination de toute la population de la région. A terme, elles espèrent toucher « 80 % des foyers de Basse-Normandie ».
Un mode d'emploi.
L'opération se fonde sur un guide pratique, un « mode d'emploi » de l'urgence qui présente les conduites à tenir dans onze situations donnant le plus souvent lieu à une utilisation inadaptée des services de santé (que la gravité de l'urgence soit surestimée ou au contraire sous-estimée par les patients impliqués et leur entourage) : les accidents cardiaques, les traumatismes crâniens chez les enfants, la fièvre de l'enfant, l'étouffement, l'asthme, les brûlures, une personne qui « s'ébouillante », une personne qui « prend feu », la rupture d'une varice de jambe, les malaises, les saignements de nez.
Présenté sous forme de fiches de petit format, le guide, édité à 315 000 exemplaires, va faire l'objet d'une diffusion particulière : il doit être remis aux patients en mains propres par un professionnel du secteur sanitaire ou social (médecins, pharmaciens, sages-femmes, infirmières, associations, services d'aide à domicile, voire clubs de sport...).
Le président de l'Urml de Basse-Normandie, le Dr Alain Le Maguet, explique que « chaque médecin de la région en a reçu 50 exemplaires et en recevra plus s'il le désire ». En distribuant largement ce mode d'emploi (dont une première édition de 100 000 exemplaires a déjà été diffusée par les seuls médecins et pharmaciens), ses promoteurs se donnent un double but pédagogique : il s'agit d'apprendre aux usagers à « bien utiliser les acteurs de soins » ; l'enjeu est aussi de leur expliquer « comment bien réagir sans les situations vécues comme nécessitant un appel urgent aux secours ». La lutte contre l'engorgement des services d'urgence hospitaliers, contre les appels inappropriés des médecins de garde, des centres 15... se double donc d'une mini-initiation au secourisme. Les parents, par exemple, apprennent ce qu'il faut faire ( « Coucher le nourrisson, tête penchée en avant, à califourchon sur l'avant-bras [...] , lui donner cinq claques dans le dos, entre les deux omoplates avec le plat de la main ») - mais aussi ce qu'il ne faut pas faire ( « Ne jamais suspendre le nourrisson par les pieds, ne pas tenter une manœuvre dite "de Heimlich" si vous ne la connaissez pas parfaitement, ne jamais rien tenter sur une personne qui respire ou qui tousse ») - si leur bébé présente « une obstruction brutale et totale des voies aériennes par un corps étranger. »
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