Néphropathie diabétique

La bardoxolone, un atout

Publié le 16/12/2011
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CHEZ LES DIABÉTIQUES de type 2 à néphropathie chronique avancée, le traitement par le méthyl de bardoxolone induit une amélioration du taux estimé de filtration glomérulaire (TEFG), un gain qui, selon une étude américaine, se maintient à 52 semaines.

Les complications de la néphropathie diabétique surviennent avant l’insuffisance rénale et sont indépendantes des facteurs de risque connus (HTA, protéinurie). La progression de la maladie rénale est ralentie par l’utilisation d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et d’antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (ARA). On note pourtant une évolution vers l’insuffisance rénale chez de nombreux patients.

Le méthyl de bardoxolone (dérivé de l’acide oléanolique), un antioxydant modulateur de l’inflammation, active le système Keap1-Nrf2, qui a un rôle clé dans le maintien de la fonction rénale. L’étude de phase II BEAM, randomisée, en double aveugle, a évalué, à long terme, les apports de cette molécule chez des adultes diabétiques (n = 227, 43 centres de recrutement) à néphropathie chronique modérée à sévère et avec un TEFG entre 20 et 45 ml/min/1,73 m2. Les patients, traités par IEC et/ou ARA depuis au moins 8 semaines, ont reçu soit un placebo, soit le méthyl de bardoxolone aux doses de 25, 75 ou 150 mg/j pendant 52 semaines.

On observe, chez les patients traités par le méthyl de bardoxolone, une augmentation significative du TEFG par rapport au placebo à 24 semaines : de 8,2 ± 1,5 ml/min/1,73 m2 dans le groupe 25 mg, de 11,4 ± 1,5 ml dans le groupe 75 mg et de 10,4 ± 1,5 ml dans le groupe 150 mg. Ces augmentations, respectivement de 5,8 ± 1,8 ml, 10,5 ± 1,8 ml et 9,3 ± 1,9 ml, se maintiennent à la 52e semaine.

Les spasmes musculaires, qui sont l’effet secondaire le plus fréquent dans les groupes méthyl de bardoxolone, étaient modérés et fonction de la dose. Une hypomagnésémie, une augmentation modérée des ALAT et une intolérance gastro-intestinale étaient également plus marquées chez les patients recevant ce traitement. « Le méthyl de bardoxolone est donc associé à une amélioration, à 24 semaines, du taux de filtration glomérulaire estimé chez les diabétiques de type 2 à néphropathie évoluée. L’amélioration persiste à 52 semaines, ce qui suggère que le méthyl de bardoxolone représente une innovation prometteuse dans cette indication », concluent les auteurs.

Pergola P et coll. New England Journal of Medicine.

 Dr B. G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9060