DESTINÉE aux patients qui présentent une dissémination métastatique au niveau du péritoine, la CHIP permet d’obtenir jusqu’à 48 % de survie globale et 22 % de survie sans récidive à cinq ans. Cela alors que la survie globale à cinq ans est quasi nulle chez les patients traités classiquement par chimiothérapie intraveineuse.
La CHIP associe en fait :
– d’abord une ablation chirurgicale minutieuse de tous les nodules cancéreux visibles sur le péritoine (l’intervention peut durer plus de douze heures) ;
– puis une chimiothérapie particulière, à savoir un bain de chimiothérapie chauffé à 43 °C, réalisé directement à l’intérieur de la cavité abdominale, au contact direct du péritoine, pendant une heure. « La chimiothérapie ainsi délivrée pénètre les tissus baignés sur 1 à 2 mm de profondeur. Son but est d’éliminer les nodules cancéreux non visibles. La chirurgie traite ainsi la maladie visible et la CHIP traite la maladie invisible », précise un communiqué de l’IGR.
La CHIP est principalement destinée aux disséminations péritonéales des cancers colorectaux ; elle donne également d’excellents résultats dans certaines tumeurs rares du péritoine (pseudomyxome et mésothéliome malin), pour lesquelles il est devenu le traitement de référence. Des essais sont conduits également dans les cancers de l’ovaire et de l’estomac.
L’essai ProphyloCHIP en prévention.
Avec ces 500 CHIP réalisées, l’IGR est un centre expert de cette technique en France et au niveau international. Aujourd’hui, en France, une vingtaine d’équipes réalisent cette technique. Ces équipes travaillent ensemble à travers le réseau national des maladies rares du péritoine (RENAPE) mis en place par l’INCa dans le cadre de plusieurs essais thérapeutiques. Le Dr Elias mène actuellement un essai multicentrique français appelé « ProphyloCHIP » évaluant la CHIP en prévention de la maladie cancéreuse du péritoine chez des patients opérés récemment d’un cancer colorectal et jugés à haut risque de développer une dissémination péritonéale.
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