DEUX CENTS personnalités du monde des arts et de la politique lancent dans « le Nouvel Observateur » (3 au 9 novembre) un appel au gouvernement en faveur de la « modernisation » et de l' « humanisation » des prisons. « Nous disons la honte que nous inspirent les prisons de notre pays », écrivent les signataires, qui réclament « une politique favorisant les peines alternatives » et qui demandent que la France mette en accord ses actes avec ses principes relatifs aux droits de l'homme. Trois anciens gardes des Sceaux socialistes, Robert Badinter, Elisabeth Guigou et Marilyse Lebranchu, ont signé en même temps que Gérard et Guillaume Depardieu, Richard Bohringer ou encore Bernard Tapie.
Le magazine publie dix propositions de ces personnalités, parmi lesquelles l'instauration de parloirs familiaux (Noël Mamère), la revalorisation du métier de surveillant (Marie-George Buffet), un revenu minimum pour les détenus (Christine Boutin) et la libération des mourants (Bernard Kouchner).
« Combien de malades en fin de vie croupissent en prison ? Combien de grabataires ? On ne peut ignorer ces souffrances, parfois non soulagées. La maladie ne peut servir de punition ou de rédemption. S'entêter contre les détenus malades ne sert en rien la sécurité. La loi du 4 mars 2002 leur permet pourtant d'obtenir une suspension de peine, écrit Bernard Kouchner . Comme dans tout pays civilisé, cette loi prévoit que les détenus bénéficient d'"une qualité et d'une continuité de soins équivalant à ceux offerts à l'ensemble de la population" . Egalité devant la souffrance ! Nous savions que les personnes atteintes du sida, les cancéreux et autres "phase terminale" ne pouvaient être pris en charge en prison. Nous avons voté, à la quasi-unanimité des deux Chambres, pour qu'ils soient soignés ailleurs. Deux commissions indépendantes statuent sur les demandes de détenus dont le "pronostic vital est en cause" . Elles se sont prononcées pour la sortie de Maurice Papon et de Joëlle Aubron [...] Et voilà que l'Assemblée veut revenir sur cette loi ! L'acharnement répressif du gouvernement est pathétique. Sommes-nous encore le pays des droits de l'homme ? Si oui, libérez les mourants !», clame Bernard Kouchner.
Fin septembre, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Alvaro Gil-Robles, avait dressé un constat sévère des établissements pénitentiaires français, les classant parmi les pires d'Europe.
Appel de 200 personnalités pour une prison humaine
Kouchner veut libérer les mourants
Publié le 03/11/2005
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> PH. R.
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7836
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