« Ce n'est pas une attaque contre les médicaments. Quand on a été médecin aux mains nues, on sait mieux que personne l'importance des médicaments pour soigner, soulager, guérir. »
Bernard Kouchner, en présentant officiellement son plan national pour préserver l'efficacité des antibiotiques (« le Quotidien » du 21 novembre), a voulu d'emblée s'affranchir de certaines accusations qui laissaient clairement entendre que ce dispositif était une nouvelle offensive dirigée contre l'industrie pharmaceutique.
« Les laboratoires ne sont pas notre bête noire », a encore insisté le ministre délégué à la Santé, qui a cependant regretté que la France soit le pays d'Europe qui compte le plus de visiteurs médicaux par médecin, des visiteurs qui ont, selon lui, une certaine responsabilité dans la trop forte prescription des antibiotiques.
Mais ils ne sont pas les seuls, a reconnu le ministre qui estime que le médecin généraliste, isolé dans son cabinet, cède souvent à la tentation de prescrire ce type de médicaments souvent « pour se couvrir » et éviter le moindre risque. Cette responsabilité, il la fait également porter au patient qui ne comprend pas que son médecin ne lui prescrive pas un antibiotique au moindre rhume ou à la moindre angine hivernale. Il est donc clair qu'il « faut mettre face à leurs responsabilités les prescripteurs et les usagers ».
Sans oublier l'hôpital, où selon un rapport d'experts qui a aidé le gouvernement à mettre au point son plan, 40 % des patients hospitalisés reçoivent des antibiotiques en traitement curatif ou en antibioprophylaxie ; 20 à 50 % des prescriptions ne correspondent pas aux recommandations en antibioprophylaxie chirurgicale et la proportion des prescriptions inappropriées peut atteindre 90 %, selon les même experts.
D'où la décision de Bernard Kouchner de mettre en place son plan national de cinq ans, détaillé hier par « le Quotidien », et qui comprend donc sept axes et douze actions.
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