LA FRANCE a décidé de présenter la candidature de l’ancien ministre socialiste de la Santé Bernard Kouchner à la tête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Gastro-entérologue de formation, Bernard Kouchner, 66 ans, cofondateur de Médecins sans Frontières et de Médecins du monde, a été député européen pour le Parti socialiste et représentant des Nations unies au Kosovo entre 1999 et 2001. L’an dernier, Paris avait présenté sa candidature au poste de haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), mais l’ancien Premier ministre portugais Antonio Guterrez lui avait été préféré.
Treize candidats sont en lice pour la succession du Sud-Coréen Lee Jong-wook, décédé subitement en mai dernier. Une règle non écrite veut que les dirigeants d’organisation internationale soient désignés selon une rotation géographique entre les continents. Depuis la création de l’OMS en 1948, le poste a été occupé successivement par des ressortissants du Canada, du Brésil, du Danemark, du Japon, de Norvège et de Corée du Sud. L’Afrique n’a jamais eu de directeur général.
Les Asiatiques, qui considèrent que le poste doit leur revenir en raison de l’interruption du mandat du Dr Lee, présentent six candidats, pour la plupart des experts issus du sérail : le Japonais Shigeru Omi, directeur régional de l’OMS pour le Pacifique occidental, et la Chinoise Margaret Chan, sous-directrice générale chargée des maladies transmissibles. Le Dr Chan, qui a dirigé les services de santé à Hong Kong lors de la crise du sras, est également chargée de la lutte contre la grippe aviaire depuis l’an dernier. La Turquie présente Tomris Türmen, directrice exécutive de l’OMS pour la santé familiale et communautaire, et le Koweït Kazem Behbehani, sous-directeur général.
Hors de l’organisation, l’ancien ministre de la Santé du Liban, Karam Karam, est présenté par la Syrie, et la Birmanie a pour candidat Nay Thun, un haut fonctionnaire international. La prochaine désignation probable d’un Asiatique pour succéder à Kofi Annan à la tête des Nations unies pourrait jouer contre ce continent.
Parmi les autres candidatures, celles pour l’Amérique latine du président équatorien par intérim Alfredo Palacio, chirurgien de formation, et de Julio Frenk, ministre de la Santé du Mexique, déjà présélectionné en 2003 lors de la désignation du Dr Lee.
L’Afrique ne présente finalement qu’un candidat : l’ancien Premier ministre du Mozambique Pascoal Mocumbi, également présélectionné en 2003, et actuel ambassadeur de bonne volonté de l’OMS.
L’Europe a quatre candidats : outre Bernard Kouchner, la ministre espagnole de la Santé, Elena Salgado, et deux responsables de la santé publique, le Finlandais Pekka Puska, l’Islandais David Gunnarson.
Les 192 Etats membres de l’OMS recevront les propositions et les CV des candidats. Du 6 au 8 novembre, le conseil exécutif se réunira à Genève pour établir une liste restreinte et choisir le candidat qui sera proposé à l’Assemblée mondiale de la santé, laquelle se prononcera le 9 novembre au cours d’une session extraordinaire.
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