UNE ÉTUDE chez des enfants prépubères suggère un rapport entre augmentation du contenu minéral osseux et meilleur statut en vitamine K. Un argument supplémentaire dans un ensemble croissant de données qui montrent qu'une bonne teneur en vitamine K est nécessaire à l'ossification du squelette. Cette donnée pourrait participer à la prévention de l'ostéoporose.
Il existe des arguments probants montrant que la vitamine K a un rôle dans la solidité osseuse des personnes âgées, en contribuant à réduire les risques de fracture. La vitamine K participe au métabolisme de l'ostéocalcine (protéine sécrétée par les ostéoblastes), en tant que cofacteur de la carboxylation de l'ostéocalcine. Mais chez les enfants, sa place dans l'acquisition de la masse osseuse est moins bien connue.
Marieke Van Summeren et coll. s'y sont intéressés, dans le cadre d'une étude longitudinale réalisée chez des enfants prépubères, afin de déterminer si les indicateurs biochimiques du statut en vitamine K (marqueurs) sont liés au contenu minéral osseux.
Chez 307 enfants âgés en moyenne de 11 à 12 ans, on a déterminé le contenu minéral osseux du squelette total, du rachis lombaire et du col fémoral, à l'inclusion, puis deux ans plus tard. Le marqueur du statut vis-à-vis de la vitamine K, à savoir le rapport entre les fractions d'ostéocalcine non carboxylées et carboxylées, a été mesuré aux deux temps de l'étude. Les marqueurs du métabolisme osseux, les stéroïdes sexuels, la GH, la vitamine D ont été aussi mesurés. On constate des variations interindividuelles importantes quant au statut de la vitamine K.
Une amélioration de ce statut est constatée chez 281 enfants au cours des deux ans. L'analyse montre que cette amélioration est corrélée à une augmentation significative du contenu minéral osseux (p < 0,001).
Le statut en vitamine K est corrélé à l'âge pubertaire, aux marqueurs du métabolisme osseux, aux statuts en vitamine D et d'hormones sexuelles. La vitamine K se présente essentiellement sous deux formes. La phytoménadione, ou vitamine K1, provient principalement des légumes verts (plus les feuilles sont vertes, plus elles sont riches en vitamine K1) : différentes sortes de choux, de salades vertes, de blettes, d'épinards, d'algues, de cresson… On en trouve à un moindre degré dans les huiles (colza, soja), les algues et, à un moindre degré encore, les huiles de soja (9 µg par cuillerée à soupe) et de canola.
La ménaquinone, ou vitamine K2, est produite par des bactéries du côlon ou bien elle apparaît dans certains aliments à la suite d'un processus de fermentation (fromage, aliments fermentés comme le « miso » japonais…).
« British Journal of Nutrition », édition en ligne avancée.
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