CONGRES HEBDO
Pourquoi avoir choisi le thème de la pathologie infiltrante du poumon comme fil conducteur du congrès de pneumologie 2002 ? La pathologie infiltrante représente un ensemble de syndromes dont le démembrement n'est pas encore terminé et qui suscitent encore bien des interrogations. Des progrès ont été faits, satisfaisant partiellement la curiosité du pneumologue qui est de mettre une étiquette diagnostique sur une image radiologique anormale, notamment grâce à l'imagerie médicale et aux nouvelles générations de scanner. Mais paradoxalement, le scanner spiralé en haute résolution apporte des images tellement magnifiques qu'il nous est parfois difficile de faire la part entre le pathologique et l'« anormal physiologique ».
La pauvreté de la clinique, ou en tout cas son uniformité, quel que soit le diagnostic final, ne va pas nous aider à préciser les données iconographiques. Faut-il alors avoir forcément recours à la biopsie pulmonaire chirurgicale pour étayer le diagnostic ? Qu'il s'agisse de biopsies transbronchiques, transthoraciques sous contrôle tomodensitométrique, de biopsies sous guidage en thoracoscopie chirurgicale ou en vidéochirugie thoracoscopique, le choix de ces investigations doit se faire en toute connaissance de cause, en tenant compte de la notion fondamentale d'éthique médicale qui impose de ne pas nuire à son patient. Faut-il réinterroger nos malades d'une manière stricte et policière à la recherche d'une cause professionnelle, environnementale, médicamenteuse, ou autre pour trouver coûte que coûte l'étiologie des pathologies infiltrantes avant de les classer sous le terme d'idiopathique?
Ce groupe de pathologies impose donc de se remettre en cause et d'améliorer au maximum nos qualités d'intrerrogatoire, d'examen clinique et de choix des investigations paracliniques à proposer, en mesurant toujours le rapport coût/bénéfice/risque. Ensuite, quand le diagnostic est établi, qu'avons-nous à proposer à nos patients comme prise en charge de leur pathologie ? Pourrons-nous être curatifs ? Je pense à la corticothérapie dans la sarcoïdose ou à d'autres médications dans les formes sévères, je pense au retrait du médicament inculpé dans la pathologie iatrogène. Qu'en est-il des lavages bronchopulmonaires proposés dans les protéinoses alvéolaires ? Y a-t-il d'autres ressources dans les pathologies professionnelles ou dans les maladies systémiques que de proposer de l'oxygène, de la ventilation et des soins palliatifs ? Toutes ces questions sont sujettes à controverse car il n'y a pas forcément d'arbre décisionnel ou de vérité thérapeutique absolue dans ce domaine... Souhaitons que ce congrès soit la source d'échanges multiples et fructueux entre les différents participants, d'où peut-être sortira la lumière pour la prise en charge des malades qui nous sont confiés.
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