Classique
Deux enregistrements publics permettent de retrouver le soprano Julia Varady qui s'est fait rare depuis qu'elle a décidé de renoncer à la scène pour ne se produire qu'en concert. « Edgar », opéra de jeunesse de Puccini, et « le Trouvère », de Verdi, complètent une discographie de cette chanteuse dans laquelle l'opéra italien, qu'elle a cependant beaucoup chanté sur scène, n'est pas très bien représenté.
« Edgar », opéra en trois actes sur un livret de Ferdinando Fontana, est le second opus lyrique de Giacomo Puccini. Radio France l'a donné l'an dernier en concert avec l'Orchestre national et enregistré comme il l'avait fait pour « le Villi », premier opéra du même compositeur.
Si l'on passe sur un livret inepte et d'une grande pauvreté dramatique, on pourra trouver quelque charme à cette uvre de jeunesse, d'autant que l'interprétation en est excellente. Pas tant la direction de Yoel Levi, un peu molle, mais les deux protagonistes, le ténor Carl Taner et surtout le soprano Julia Varady, montrent énormément de vaillance pour l'un et une grande vérité dramatique pour l'autre. Un document que les amateurs de Puccini placeront auprès de l'enregistrement de studio de CBS/Sony (1).
Plus intéressante, la soirée enregistrée le 2 février 1992 au Bayerische Staatsoper de Munich, que publie Orfeo dans sa série Orfeo d'or (2), nous restitue un « Trouvère », de Verdi, de répertoire. Julia Varady chantait dans ce théâtre tous les rôles verdiens de Leonore à Traviata, de lady Macbeth à Aïda. Ce soir-là, Giuseppe Sinopoli, qui était avec ses excès un excellent chef de théâtre, dirigeait un Bayerischen Staatsorchester survolté. Le plateau était très inégal, avec un Denis O'Neill, Manrico, très engagé, mais aux limites très audibles, un Wolfgang Brendel un peu coincé en Conte di Luna, une Stefania Toczyska bouleversante en Azucena.
Mais la vedette, c'était Julia Varady, véritable torche, donnant de Leonora une interprétation d'une vie inoubliable, malgré les quelques défauts de prononciation et de vocalises qui sont habituels à cette immense artiste. Un enregistrement à écouter en gardant en tête qu'il s'agit de celui d'un soir quasiment comme les autres à la grande époque de ce théâtre qui a ses meilleurs jours derrière lui.
(1) 2 CD Naïve/Radio France. DDD. Enregistrement public : 2002. Durée : 121 min.
(2) 2 CD Orfeo (distribution Harmonia Mundi). DDD. Enregistrement public : 1992. Durée : 136 min.
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