Après avoir suivi la formation de l'école des Beaux-Arts de Paris et avoir obtenu le prix de Rome en 1865 pour son tableau « Orphée aux Enfers », Jules Machard connaît les commandes, le succès, la reconnaissance.
Ne l'envisager que comme un peintre de salon serait réducteur. Pourtant, de quel appétit Machard ne faisait-il pas preuve pour représenter dans ses portraits les élégantes de la fin de son siècle, agitant leurs éventails, esquissant un léger sourire ou une illade aguichante ! Le visage expressif de Madame Sophie Jeanhenriot, les traits délicats de la comtesse Duhesme, ceux de Madame Jules Machard et de nombreuses autres femmes du monde sophistiquées prenaient forme sur ses toiles, servis par un pinceau d'une grande méticulosité.
Au-delà des portraits de mondaines et des quelques représentations convenues et solennelles d'artistes de son époque, Machard se tourna également vers la mythologie, les sujets religieux, l'Histoire. Les références à l'Antiquité et à l'art grec épuré qu'il aimait à respecter ne l'empêchaient pas d'intégrer dans ses toiles des éléments baroques ou ambigus. Ainsi, si l'uvre « Orphée » est purement conçue selon l'inspiration de la Grèce antique et de ses canons académiques, « Angélique attachée au rocher » est, en revanche, une magnifique alliance de sensualité et de chasteté dans une atmosphère étrange et dramatique, et où le symbolisme a sa place. Le maniérisme, le romantisme et une fantaisie accompagnent souvent l'excellence technique du pinceau et compensent la froideur conventionnelle de l'uvre de Machard.
« Jules Machard, le culte de la ligne », musée des Beaux-Arts, 85, rue des Arènes, 39100 Dole. Entrée gratuite. Tlj sauf lundi, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Jusqu'au 15 juin. Renseignements : 03.84.79.25.85.
Catalogue, 160 pages environ, éd. Musée des Beaux-Arts de Dole et Association des amis des musées du Jura, 15 euros.
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