LA RENTRÉE syndicale a bel et bien sonné à l'hôpital. Et c'est à FO santé que revient le premier mot d'ordre de mobilisation des troupes au sortir de la trêve estivale.
La fédération invite les agents de la fonction publique hospitalière à organiser des rassemblements et des assemblées générales pour obtenir du gouvernement l'ouverture d'une vaste négociation sociale. Sans doute l'organisation de cette journée ne relève-t-elle pas du hasard. Les élections professionnelles approchent : dans six semaines (le 23 octobre), les hospitaliers choisiront leurs nouveaux représentants syndicaux. La fédération FO santé est actuellement en troisième position. Pour rafler des voix à la CGT et à la Cfdt, la fédération Force ouvrière se positionne comme une organisation ayant l'oreille des tutelles, mais capable aussi de faire pression sur elles.
«Nous ne prônons pas l'immobilisme, nous sommes ouverts au dialogue, explique Didier Bernus, secrétaire fédéral des services de santé FO. Mais il y a quelques points sur lesquels nous ne transigerons pas.» Lui et Denis Basset, autre secrétaire fédéral, se relaient pour lister les revendications. Tout est passé au scanner. Et chaque fois, le diagnostic est sévère. La réorganisation des hôpitaux en pôles d'activité : «Ça ne peut pas marcher.» La tarification à l'activité : «On navigue à vue, il faut tout remettre à plat.» Les budgets : «C'est le nerf de la guerre. Sans moyens adaptés, on parle dans le vide.» La démographie : «Un gros problème. On a une crise des vocations: 2000postes infirmiers budgétés sont vacants à Paris et 3000postes de médecin le sont en France. A côté de cela, un CHU comme Nice a dépensé en 2006 880000euros en intérim médical et infirmier. Il faut attirer les jeunes: FOsanté propose de créer un fonds pour rémunérer les jeunes pendant leurs études paramédicales.»
Les heures supplémentaires : «D'après notre enquête, les hospitaliers ont cumulé 15millions d'heures. Hors de question que ces heures faites ne soient pas payées.»
L'inventaire s'achève par une demande : «Il faut un plan d'ensemble pour l'hôpital. On l'a dit à la ministre de la Santé, et on le dira à Gérard Larcher», expose Denis Basset.
L'ancien ministre Gérard Larcher est chargé d'organiser une vaste concertation avec les professionnels de santé pour redéfinir les missions de l'hôpital public. Sa feuille de route et le calendrier de ses rencontres ne sont pas encore connus.
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