?Baroud d’honneur prélectoral ? Ou dernière occasion de se faire entendre avant les élections ? Pas facile de hasarder un pronostic sur le taux de participation à ce 18 juin, baptisé journée des «?généralistes en colère?». Pour les confrères qui ont envie de «?l’ouvrir?» une bonne fois pour toutes, c’est à l’évidence le moment?; autant se saisir de cette quatrième journée de grogne; ce sera la dernière avant que le PLFSS ne s’élabore cet été. Les autres trouveront peut-être que les consignes manquent de lisibilité ou que le moment n’est pas opportun. Et, de fait, il faut reconnaitre que la revalorisation du C annoncée six mois à l’avance par Nicolas Sarkozy, de même que l’opération séduction confiée à Elisabeth Hubert ont un peu cassé la mobilisation. D’ailleurs, alors que les deux précédentes éditions ratissaient large, bien au-delà des syndicats organisateurs, il semble que l’approche du scrutin soit de moins en moins propice à une unité d’action.
Non, bien sûr, que les motifs de mécontentement aient, comme par enchantement, disparu. Tout au contraire. Les généralistes ont toujours des raisons de pester après la bureaucratie tatillonne qu’on leur impose. Ils peuvent se plaindre de leur surcharge de travail. Ils sont en droit de s’inquiéter de ne pouvoir se faire remplacer dans bien des endroits. Ils se demandent aussi sur quelles bases les ARS réorganiseront la permanence des soins. Et puis, ils aimeraient bien comprendre les arcanes d’un «?développement professionnel continu?» qui reste obscur pour la médecine générale. Enfin, il faut bien reconnaitre que les cures d’amaigrissement programmées sur les années à venir pour les dépenses d’Assurance-maladie n’augurent rien de bien fameux pour la «?médecine de proximité?».
En écrivant aux généralistes ces jours-ci, Roselyne Bachelot tente à la fois de revenir dans le jeu et de désamorcer la grogne. Elle leur parle hausse du C, obtention du Cs, évoque le chèque DPC, promet de «?nouveaux modes de rémunération...?» La missive réussira-t-elle à faire capoter l’appel du 18 juin ? Pas sûr. Pour la suite, les pouvoirs publics doivent avoir à l’esprit qu’à défaut de résolution des problèmes quotidiens de la discipline, il y a peu de chances qu’ils ramènent calme et sérénité dans les cabinets médicaux. Les «?Docteurs?» en ont plus que jamais besoin. Et c’est la condition pour donner aux jeunes l’envie de s’installer...
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