Jospin perplexe sur l'arrêt Perruche

Publié le 21/11/2001

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L'arrêt Perruche, selon lequel un enfant dont le handicap n'a pas été décelé lors de la grossesse peut être dédommagé du préjudice d'être né, soulève chez Lionel Jospin un « sentiment d'étrangeté ». Interrogé par « la Croix », en particulier sur son rapport avec la religion, le Premier ministre explique : « Normalement, c'est une chance d'être là et de vivre. Je ne vois pas comment nous pourrions la comparer au fait de ne pas être de ce monde ! »
Lionel Jospin, qui se présente comme « laïque » et « en même temps sensible au fait religieux », confirme que le projet de loi sur la bioéthique sera examiné par les députés « au tout début de 2002 ». Le processus a été long, admet-il, mais il fallait « rechercher un consensus politique ».
Nécessité de consensus qui explique l'abandon, conformément à l'avis du Conseil d'Etat - et à celui de Jacques Chirac -, de l'autorisation du clonage thérapeutique.
Lionel Jospin se déclare réticent, sinon opposé, à l'adoption par les couples homosexuels. « C'est une donnée naturelle : pour faire un enfant, il faut un homme et une femme. La notion de couple parental vient de là. J'aborde donc cette question avec beaucoup de prudence », dit-il. Et il ajoute : « En matière de mœurs, ce qui guide le législateur, c'est le souci de traduire dans le droit des évolutions et des façons de vivre qui sont déjà communément pratiquées et reconnues. Le législateur peut parfois anticiper sur des évolutions, mais il n'a pas à les forcer. »