Les avocats de Johnny Hallyday ont saisi le Conseil départemental de l’Ordre des médecins de Paris d’une plainte à l’encontre du docteur Stéphane Delajoux. Selon son fondé de pouvoir, Pierric Le Perdriel, la plainte vise à « tirer toutes les conséquences de la méconnaissance par le Dr Delajoux de ses obligations telles que prévues et définies par le Code de la Santé publique et de ses manquements tels qu’établis par le rapport définitif des experts judiciaires ». Le chanteur estime venu « le temps de la réparation » et explique vouloir « éviter que quiconque ne se trouve, comme lui, confronté à une situation aussi dramatique que celle qu’il a vécue ».
Cette plainte survient après les conclusions de l’expertise médicale qui, fin décembre 2010, avait conclu que « l’indication opératoire était justifiée et conforme aux règles de l’art », tout comme « la technique opératoire ». En revanche, avaient souligné les experts, « le suivi et la surveillance postopératoires n’ont pas été conformes aux règles de l’art et aux données acquises de la science à l’époque des faits ».
Le chirurgien avait opéré Johnny Hallyday le 26 novembre 2009. Cinq jours après l’intervention, le patient s’était envolé pour Los Angeles où, victime d’une infection postopératoire, il avait été hospitalisé en urgence et placé en coma artificiel, ce qui l’avait contraint à annuler une tournée internationale, pour laquelle 160 000 billets avaient déjà été vendus.
Depuis, le neurochirurgien et le chanteur se sont engagés dans une longue bataille d’experts pour déterminer les responsabilités. Les deux hommes se sont récemment exprimés à propos de l’affaire, le rockeur accusant le chirurgien d’avoir manqué de rigueur et de ne pas l’avoir informé que la dure-mère avait été touchée. « Il n’a pas eu le suivi qui est de rigueur quand on est médecin. Il est certain que s’il m’avait dit que c’est dangereux pour moi de voyager, ma femme m’aurait convaincu et on serait resté », avait-il déclaré le 27 février dernier. Pour lui, un accord à l’amiable était exclu. « J’ai failli mourir, quand même, s’il n’y avait pas eu les médecins américains je ne serais plus là aujourd’hui », avait-il ajouté.
La réplique du Dr Delajoux ne s’est pas fait attendre. Il s’est dit « exaspéré » : « Près de deux ans après les faits, alors que les expertises m’ont blanchi sur le plan médical, il revient à la charge, c’est insupportable. » Selon lui, le chanteur « refuse d’admettre que c’est sa propre conduite qui l’a mis en danger ». « Au lendemain de l’opération, qui s’est déroulée dans les règles de l’art, j’ai informé tout le monde que sa dure-mère avait été touchée, répète-t-il. Son entourage proche, ses infirmières, son médecin traitant, celui qui l’a pris en charge aux États-Unis, tous en attestent. Lorsque Johnny est revenu, quatre jours plus tard, afin que je lui pose des points de suture, je lui ai expliqué directement ce qui s’était passé. »
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