IMAGINEZ, ce n'est pas difficile, une famille ordinaire, à Grenoble. Lui , ancien joueur de foot dont la carrière est entachée d'un penalty raté, toujours passionné de ballon rond et qui s'ennuie dans sa petite vie conformiste. Elle, qui tient le magasin de souvenirs kitsch dont elle a hérité de ses parents, en même temps que la maison, et qui s'évade en lisant des livres de Stephen King. Et leur fille, étudiante, en révolte contre ses parents, comme il se doit à cet âge.
Un soir, la recette du match de foot que joue l'équipe locale est volée. La famille habite tout près du stade... La suite est racontée à partir des trois points de vue successifs du père, de la mère et de la fille, chacun apportant un éclairage nouveau sur une affaire rocambolesque à souhait. Claus Drexel et son coscénariste ont, comme l'explique le réalisateur, conçu une sorte de «jeu de piste truffé de bombes à retardement qui explosent petit à petit sans qu'on s'y attende; alors même qu'on croyait avoir tout saisi». Le scénario est effectivement habile. Et les acteurs se sont pliés avec bonheur à ce savoureux exercice de style. André Dussolier, Miou-Miou et Éric Caravaca (Mort Vivant, c'est lui), qui n'ont plus rien à prouver, s'amusent beaucoup. La jeune et charmante Hande Kodja confirme les qualités manifestées dans « Meurtrières », de Patrick Grandperret.
Avec son humour noir qui ne se prend pas au sérieux, « Affaire de famille » serait une réussite s'il n'y avait quelques baisses de rythme. Cela n'empêche pas d'y prendre un plaisir simple et néanmoins intelligent, ce que ne nous offre pas si souvent le cinéma français.
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