Il Y A CETTE première image que l'on n'a jamais oubliée ou que l'on a revue depuis ici et là dans les spectacles de Philippe Genty, à moins qu'elle ait même existé avant ces « Zigmund Follies » qu'il reprend plus de vingt ans après la création du spectacle, en 1983. Un personnage sans tête, dans son imperméable. Il porte dans ses mains, devant lui, une boîte, qu'il va ouvrir. Et dedans une tête, sa tête. Bientôt il se la remettra sur les épaules, cette tête, bien en place et c'est alors que des personnages joués exclusivement par des mains, les mains pleines de doigts de deux interprètes formidables que l'on ne retrouvera vraiment qu'aux saluts, Eric de Sarria et Philippe Richard, entrent en scène, dans ce castelet merveilleux qui nous réserve bien des surprises.
Si la première image peut être impressionnante pour les tout petits, si d'autres moments peuvent inquiéter, les enfants comprennent très vite ce qu'il y a d'illusion dans ces apparitions et sont enchantés comme le sont les adultes pour peu qu'ils aient gardé une capacité d'émerveillement devant la grâce, la beauté, la cocasserie, l'imagination de ce que nous propose Philippe Genty.
En 1961, il avait obtenu le prix de la fondation de la Vocation et avait fait son tour du monde dans sa petite 2CV. Les marionnettes le passionnent. Il donne ses premiers spectacles et apprend à connaître toutes celles de la planète.
Le temps passant, Philippe Genty va peu à peu explorer des formes très différentes. Les grandes apparitions qui ont fait l'originalité de ses dernières propositions (« Désirs parade », « Voyageur immobile », « Dédale ») ne sont qu'un des aspects de son travail. « Zigmund Follies », c'est l'enchantement du monde au bout des doigts. De petites poupées, comme des dés en caoutchouc mou, au bout d'un doigt et la main l'anime tandis que derrière le talus du castelet, le manipulateur, lui prête sa belle voix tonique. Combien de personnages ? Un conteur qui découvre que sa main gauche fouille ses poches... un certain Félix Nial de la police secrète, un ministre de l'intérieur, le capitaine d'un navire, etc... Combien de décors, de lieux, d'aventure ? Aussi nombreux que les personnages qui sont une bonne vingtaine... Mais deux interprètes et une foule d'accessoires tous aussi jolis les uns que les autres. Comme ils ont du talent Eric De Sarria et Philippe Richard. Quant à Philippe Genty qui signe ici le texte, la mise en scène, les décors et les personnages, il sait une fois de plus nous conduire du côté du rêve, dans un monde où tout s'enchaîne comme dans les songes...
Théâtre National de Chaillot, Studio, à 20 h 30 du mardi au samedi, à 15 h le dimanche. Jusqu'au 29 janvier. Durée : 1 h 25 sans entracte. (01.53.65.30.00).
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