« Amours transversales », de Catherine Cusset

Jeux dangereux

Publié le 12/04/2004

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MYRIAM pensait faire sa vie avec Pierre, mais un jour, sans qu'elle ait rien vu venir, celui-ci l'a quittée. Elle ne savait pas vivre sans lui, elle a pleuré jour et nuit. Pour se remettre, elle décide de partir en vacances en Sardaigne et, pourquoi pas, de faire halte à Milan où vit Stefano avec qui, deux ans auparavant, elle avait eu une brève aventure.
Au chapitre suivant, Myriam est mariée, depuis treize ans, à Xavier, un chirurgien, et maman d'une fille et d'un garçon. Une nuit, Xavier recoud la plaie d'une jeune fille, Camille. Il en tombe amoureux, elle apprécie l'aventure mais le jour où elle obtient la bourse d'étude demandée, elle part en Inde sans se retourner.
Au tournant de ses quarante ans, actrice un peu fatiguée, Myriam décide entre deux tournées de revoir Hans à Berlin, qu'elle avait connu vingt-deux ans plus tôt et jamais revu. Mais avant de le retrouver elle aura deux brèves aventures avec des hommes de rencontre.
Retour à Camille, épouse comblée du jeune, beau et riche Guillermo, en vacances dans un hôtel de luxe à Cancun, au Mexique. Là travaille Luis, rescapé de la misère et de la répression, les dents longues et le cœur triste car il aime Margarita, qui est morte. Etc., etc.
Le roman de Catherine Cusset est ainsi fait d'une accumulation d'amours entrecroisées, entrelacées, feu de paille ou cendres prêtes à renaître, feux de joie ou drames absolus. C'est joliment écrit, un peu nostalgique et très romantique, les personnages sont comme plumes portées par les vents changeants de la vie, ils ne provoquent pas mais ne refusent rien, en toute impunité, en toute intégrité. Croient-ils. Un exercice de style sans grandes conséquences. Croit-on.

Editions Gallimard, 202 p., 16 euros.

> MARTINE FRENEUIL