DE NOTRE CORRESPONDANTE
C'EST D'ABORD sous forme d'interview que les professionnels de santé libéraux ont pu présenter de façon très vivante leur diagnostic sur le système de santé et leurs propositions de traitement. Ainsi, pour le Dr Jean-Claude Gourheux, président de l'union régionale des médecins libéraux (Urml-Paca), « quelque chose ne va pas à cause du cloisonnement » et aussi parce que « tout repose sur un système curatif, alors que le seul moyen d'agir sur des pathologies graves et les morts prématurées, c'est la prévention ».
Les actions de l'Urml tentent de remonter le courant, mais c'est « dans le dialogue avec les régimes d'assurance obligatoires et complémentaires » que réside à ses yeux la solution. Position comparable pour le représentant des laboratoires d'analyses, pour celui des pharmaciens et pour le coordinateur régional des centres départementaux des professionnels de santé (Cdps), le Dr Hervé Pegliasco. Il a insisté sur la mobilisation de tous autour du malade et dans les décisions de santé : « On a besoin de tous les partenaires ». Ecartant les solutions de type « assurantiel », chacun a affirmé la nécessité de « modifier ensemble le système de santé pour le sauver ». Une volonté bien perçue du côté des représentants des caisses présents à la tribune et dans la salle, où l'on pouvait percevoir une commune hostilité aux mesures palliatives prises par les ministères successifs.
Dans un terreau aussi favorable, les propositions présentées par la Mutualité française ne pouvaient qu'être chaleureusement applaudies. Les 25 mesures pour rénover le système de santé n'ont certes pas été détaillées ce soir-là, mais les principes de solidarité, de qualité des soins, de coordination entre professionnels de santé, qui les sous-tendent, ont fait l'unanimité. Les propositions de limitation des dépenses en évitant les redondances d'examens coûteux ou en donnant la priorité aux médicaments les plus efficaces et aux génériques ont également été bien acceptées. Jean-Pierre Davant s'est félicité du rôle « rassembleur » du mouvement mutualiste. « De nombreuses choses ne vont pas dans le système de santé, mais tout n'est pas calamiteux. Nous avons ainsi des professionnels de santé admirables, en ville comme dans les hôpitaux, et c'est pour qu'ils puissent continuer que nous militons pour une rénovation profonde », a-t-il affirmé.
Reste à cultiver le consensus et à séduire aussi le gouvernement : « Mattei a des progrès à faire, on essaiera de le faire progresser, il en est capable », estime Jean-Pierre Davant. Mais pour obtenir une meilleure écoute du gouvernement, la Mutualité veut d'abord « convaincre les Français de la pertinence de (ses) propositions ». C'est pour cela, afin d'expliquer et de mobiliser, qu'elle a entrepris un tour de France.
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