LA FOI, l'espérance, la charité, la morale bourgeoise et les aspirations spirituelles, la place de l'argent dans la société, ce ne sont que quelques-uns des thèmes qui sont développés dans cette comédie de Marcel Aymé. Un conte original, d'une cocasserie délicieuse et sensible, une fable sérieuse. Un spectacle très bien mis en scène par Nicolas Briançon dans un décor très joli et astucieux de Pierre-Yves Leprince qui a dessiné les costumes de ce petit monde d'un autre temps – la pièce fut créée en 1950 – mais un petit monde dans lequel on reconnaît aussi notre époque…
Après Jacques Dumesnil, Jean-Pierre Marielle, après Philippe Noiret dans le film d'Yves Robert, c'est Jean-Marie Bigard qui joue l'aristocrate désargenté et cruel dont la vie est transfigurée après une visite « miraculeuse » de saint François d'Assise !
La pièce est merveilleuse, littéralement ! On rit sans cesse, deux heures durant, et pourtant l'on est ému aussi, on s'interroge… Clérambard est une grande pièce, superbement bien dialoguée. Nicolas Briançon a réuni une troupe formidable et jusque dans les plus petits rôles, le militaire de Thibaud Lacour, les filles Galuchon de Maud Heywang, Maurine Nicot, Lola Marois, le prêtre de Jean-François Guillet, le médecin de Dominique Daguier, chacun s'impose avec finesse.Jean-Marie Bigard, comme il l'avait fait dans « Le Bourgeois gentilhomme », ne tire jamais la couverture à lui. Il est dans la troupe. Bien sûr il joue le rôle-titre, un rôle difficile car il faut trouver le juste équilibre entre la farce fantaisiste et la gravité des questions, entre une certaine désinvolture et un engagement sincère. Exactement comme est Clérambard, un homme entier. Jean-Marie Bigard, qui possède son texte au cordeau, le donne tout en nuances. Il est vraiment très convaincant. Autour de lui, de belles personnalités : excellente Hélène Surgère, en belle-mère interventionniste, formidable Véronique Boulanger, en épouse rigide, benêt de fils par Nicolas Biaud-Mauduit, irrésistible Langouste de Sophie Tellier, épatante Mme Galuchon de Fabienne Chaudat et très fin, très drôle Galuchon de Philippe Uchan.
Bref, une très bonne production, une soirée divertissante de grande qualité.
Théâtre Hébertot, à 20 h 30 du mardi au samedi et en matinée le samedi et le dimanche (01.43.87.23.23). Durée : 2 h sans entracte. Texte publié par l'Avant-scène théâtre avec un dossier documentaire (12 euros).
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