STRASBOURG
Jean Barbault (1718-1762) ne jouit pas de la réputation qu’il mérite. À l’occasion de l’acquisition par le Musée des Beaux-Arts de Strasbourg de son ravissant « Berger napolitain », l’institution propose une belle exposition de ses toiles et nous donne l’occasion de redécouvrir cet artiste des Lumières qui fit toute sa carrière en Italie (il fut admis en 1750 comme pensionnaire de l’Académie de France). Son pinceau est alerte. Ses couleurs tendres et élégantes. Des paysages de ruines, des pastorales, des figures de fantaisie, des scènes festives et carnavalesques, des personnages arborant des costumes orientaux ou italiens typiques, composent cette œuvre imprégnée de l’esprit de son siècle, où soufflent, dans un tourbillon de virtuosité raffinée, la liberté, l’allégresse et la grâce. Notre photo : « Sultane grecque », 1748. Catalogue « Jean Barbault – le théâtre de la vie italienne », 160 pages, éd. Musées de la Ville de Strasbourg.
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Strasbourg, tél. 03.88.52.50.00. Jusqu’au 22 août.
BESANÇON
Dessins contemporains de la collection Guerlain
Le musée des Beaux-Arts de Besançon est riche de plus de 6 000 dessins, du XVe siècle à nos jours. Une sélection de la collection des œuvres graphiques contemporaines de Florence et Daniel Guerlain est actuellement confrontée à ce remarquable fonds. Constituée depuis une vingtaine d’années, la collection de ces grands amateurs d’art est brillante de qualité et d’éclectisme. On y trouve des aquarelles, des gouaches, des collages, des pastels et des mines de plomb réalisés par des artistes aussi divers qu’Hervé Télémaque, Wim Delvoye, Silvia Bächli, Jean Michel Alberola, Christian Boltanski, Pavel Pepperstein (notre photo, « Monument Marilyn Monroe in 3001 »)… L’occasion de se familiariser avec les formes actuelles du dessin – Ingres lui-même considérait le dessin comme supérieur à la couleur – et à ses multiples techniques.
Musée des Beaux-Arts et d’archéologie, 1, place de la Révolution, tél. 03.81.87.80.49. Jusqu’au 20 septembre.
NICE
Le monde renversé de Chagall
À l’occasion du 25e anniversaire de la mort de Marc Chagall (1887-1985), le musée de Nice propose une exposition illustrant ces chambardements, ces bouleversements, ces renversements qui abondent dans l’œuvre du peintre russe. Chagall confiait aimer « peindre la nuit ». « Cela m’exaltait, ajoutait-il. Je revenais par la pensée dans ma patrie, je vivais comme retourné à l’envers. » Chagall est le peintre de l’envers de toute chose. Mettant sa peinture au service de la couleur et du « beau fruit de la lumière », selon la formule enthousiaste d’Apollinaire, il offre une peinture proche du monde du rêve, du merveilleux, du poétique… On y voit des chevaux dans le ciel, des paysannes qui tombent à la renverse, un homme à la tête chavirée, des anges qui chutent, des personnages flottants, des acrobates, des ivrognes, des clowns… Tout est symbole et métaphore. Plus rien n’est à sa place. L’exposition nous fait plonger avec bonheur dans ce monde cataclysmique, déplacé et sens dessus dessous. Notre photo : « la Luge dans la neige », 1944.
Musée national Marc Chagall, avenue Docteur Ménard, tél. 04.93.53.87.20. Jusqu’au 11 octobre.
MONTÉLIMAR
Vladimir Vélickovic
Né en 1935 à Belgrade, Vladimir Vélickovic a toujours mis en scène dans ses œuvres la violence expressive de la condition humaine. Ses travaux sont animés d’un souffle rare et peuvent être perçus comme des allégories de la torture morale que la vie inflige à l’homme. Vélickovic s’investit avec passion et sans mesure dans sa création. Il fait partie de ces artistes qui, pour reprendre les propos de Mark Rothko, ont peint en mettant « leur propre vie dans la balance ». La violence de son acte artistique est vitale. C’est par la violence et la gestuelle qu’il a traduit le déchirement de l’homme, sa solitude et la souffrance du monde. L’exposition de Montélimar présente une soixantaine de toiles, depuis 1968 jusqu’à nos jours. Notre photo : « Descente, Fig XXI », 1989.
Espace d’art contemporain Saint-Martin, place de Provence, tél. 04.75.92.09.98. Jusqu’au 26 septembre.
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Précision
Une erreur s’est glissée dans l’illustration des Cimaises du 18 juin. L’œuvre de Giorgio Morandi et la peinture de l’artiste inuit Kenojuak Ashevak ont été interverties. Nos lecteurs avertis auront rectifié d’eux-mêmes.
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