«L A visualisation des axes vasculaires a longtemps reposé uniquement sur l'artériographie, décrite voilà soixante-dix ans », se souvient le Pr Francis Joffre (hôpital Rangueil, Toulouse). Agressive, elle nécessitait une ponction directe artérielle. Dans les années cinquante, un progrès substantiel est proposé par le Suédois Seldinger, le cathétérisme de l'artère. La voie de l'artériographie sélective s'ouvre.
Mais c'est au cours de ces trente dernières années que l'univers de l'imagerie vasculaire a connu un profond bouleversement. Par deux grandes découvertes. D'abord le perfectionnement des conditions radiologiques, avec la numérisation. Les ordinateurs ont permis d'améliorer les techniques angiographiques et surtout de les rendre moins invasives. Ensuite, dans les années quatre-vingt, l'arrivée de nouvelles techniques d'imagerie par scanner, écho-Doppler et angio-IRM. Ainsi, les progrès informatiques, des scanners, IRM et autres écho-Doppler, en fait l'usage d'images reconstruites, ont permis à ces méthodes d'exploration de se substituer progressivement à l'angiographie traditionnelle.
Le développement de l'imagerie vasculaire est indissociable de celui des techniques de traitement endovasculaire. En 1975, Gruntzig proposait le célèbre ballonnet, qui a conduit au développement que l'on sait de l'angioplastie. Méthode qui connaît encore une limite : alors que les nouvelles techniques d'imagerie vasculaire sont suffisantes dans l'étape diagnostique et morphologique, elles ne peuvent surpasser, pour l'instant, l'artériographie dans le guidage du cathéter de traitement endovasculaire. D'ici à quatre ou cinq ans, il en ira différemment. Des équipes travaillent déjà au guidage par IRM. Il restera à résoudre l'aspect financier de l'investissement.
L'essor d'une technique à mi-chemin entre la chirurgie et l'imagerie n'est pas allé sans conflits dans nombre de centres. L'exploration hémodynamique, qui relevait essentiellement des angiologues, en se transformant progressivement en imagerie vasculaire est entrée dans le champ de compétence des « imageurs ». A l'hôpital Rangueil de Toulouse, les spécialistes ont choisi d'éviter la compétition stérile pour privilégier la collaboration. L'hôpital dispose d'un bloc opératoire qui réunit les conditions optimales tant en matière de radiologie que de chirurgie. Un haut lieu du traitement des anévrismes. Personne n'oublie que si les radiologues interventionnistes maîtrisent bien les voies endovasculaires aortiques, les chirurgiens connaissent bien la pathologie !
La seule limite actuelle de l'imagerie des vaisseaux est le réseau coronaire. La coronarographie y règne... pour peu de temps encore. D'ici trois à quatre ans, le scanner hélicoïdal ou l'angio-IRM devraient grignoter son champ d'application.
Au début les chirurgiens ne croyaient pas à l'avenir de la radiologie interventionnelle. « Rentrant d'Allemagne à la suite d'un congrès, raconte le Pr Joffre, je présente la nouvelle technique au staff de chirurgie vasculaire. A la fin de mon exposé, le chef de service me lance : "Je ne vois aucune indication à cette technique !" » L'avenir lui a montré son manque de clairvoyance.
Radio : la fin du film
« Je ne vois aucune indication à cette technique »
Publié le 14/06/2001
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Dr Guy BENZADON
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 6937
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