JAZZ/ROCK
Ces quatre CD permettent de retrouver des légendes - Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Sarah Vaughan, Nina Simone, Abbey Lincoln, Anita O'Day, Helen Humes, Etta Jones, Mavis Staple, Flora Purim - aux côtés de chanteuses nettement plus confidentielles voire inconnues et surtout oubliées.
Qui se souvient encore de Barbara Lea, Dorothy Moore, Betty Roché, Honi Gordon, Billie Poole, Sylvia Syms, Alberta Hunter, Claire Austin, Ithamara Koorax, Hazel Scott, Ruth Price ou Mildred Henderson, même si certaines furent accompagnées dans leur carrière par des musiciens prestigieux ? Etaient-elles noires ou blanches ? Sont-elles encore vivantes ou mortes ?
Les fins limiers de la gent féminine vocale sauront trouver les bonnes réponses. A noter cependant la présence de Teri Thornton, redécouverte tardivement après avoir remporté un prix de la Fondation Thelonious Monk, puis enregistré un ultime CD avant de décéder il y a deux ans des suites d'un cancer.
Noires divas
Evoquer les chanteuses noires américaines, c'est automatiquement faire référence au blues, au jazz ou au rhythm'n'blues et à la soul music. Cependant, au cours du siècle dernier, de très nombreuses vocalistes, issues du peuple afro-américain, ont réussi à s'imposer au grand public.
ARTE, dans son cycle « Black Divas », a décidé de rendre hommage aux plus grandes interprètes de la scène lyrique - Jessye Norman, Barbara Hendricks - et de faire découvrir des artistes noires méconnues dans le cadre des émissions Maestro et Musica. Avec comme point d'orgue, un portrait exclusif de la « First Lady of Jazz », Mme Ella Fitzgerald.
La première émission (Maestro, 7 octobre, 19 heures) permettra d'entendre le duo Jessye Norman/Kathleen Battle chantant le blues lors d'un concert donné au Carnegie Hall de New York en 1990. Viendra par la suite, un documentaire très original et passionnant intitulé « Les frères et surs d'Aïda » (Musica, 10 et 17 octobre, 21 h 45), qui contera l'histoire méconnue de chanteuses lyriques noires américaines comme Anne Brown, Martina Arroyo ou Grace Bumbry. Si la carrière internationale et la vie de Barbara Hendricks seront évoquées en fin de cycle (Musica, 24 octobre, 21 h 45), deux émissions consacrées à Ella Fitzgerald (1918-1996) seront rediffusées (Maestro, 14 et 21 octobre, 19 heures), pour la plus grande joie des amateurs de la « Reine du scat », qui incarna l'ambassadrices du jazz pendant plus d'un demi siècle.
Art Pepper : une âme de la West Coast
Un coffret pour redécouvrir un des jazzmen emblématiques de la West Coast.
Devenu un genre reconnu tardivement dans la longue histoire du jazz, le style West Coast (Côte Ouest), né en Californie dans les années 1950, a été une pépinière pour de très nombreux jazzmen, essentiellement Blancs. Le saxophoniste-alto Art Pepper (1925-1982) fut l'une des principales figures de cette école particulière qui a vu le jour sur les rivages de l'océan Pacifique.
Ancien sideman dans le grand orchestre de Stan Kenton - un big band où passèrent presque tous les artisans de la West Coast - Art Pepper fit surtout la une des journaux dans la rubrique « Faits divers » pour usage de drogue et emprisonnement, avant d'être reconnu pour sa musique et son style. D'ailleurs, la consommation permanente de drogues dures par le saxophoniste fut l'un de ses principaux handicaps qui mina sa vie personnelle et professionnelle. D'où un certain rejet par la critique outre-Atlantique malgré d'énormes qualités aujourd'hui démontrées et acclamées.
Musicien bouleversant et très attachant, Art Pepper fut aussi un rat de studio jusqu'à la fin de sa vie, comme le prouve la parution récente d'un coffret de cinq CD, intitulé « The Hollywood All-Stars Sessions » (Galaxy/Warner Jazz), regroupant des enregistrements disponibles jusqu'alors uniquement au Japon, et réalisés entre 1979 et 1982.
Ce coffret, qui compte 52 titres (y compris des prises alternatives réunies pour la première fois), permet d'entendre le leader, quasiment à la fin de sa vie, interpréter toute une série de standards immortels du jazz, entouré de quelques-unes des pointures de la Côte Ouest comme Russ Freeman ou Pete Jolly (piano), Jack Sheldon (trompette), Bill Watrous (trombone), Monty Budwig (basse), Carl Burnett ou Shelly Manne (batterie), Lee Konitz ou Sonny Stitt (saxes).
Véritable testament artistique, ces admirables, magnifiques et uniques sessions hollywoodiennes permettent de réhabiliter un jazzman d'une extrême sensibilité, souvent incompris humainement et au destin forcément tragique. Du très grand Art.
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