JAZZ/ROCK
I ncontestablement, le point d'orgue du doyen des festivals de jazz en France sera l'unique concert européen de l'été 2003 que donnera le pianiste Keith Jarrett à la tête de son désormais légendaire trio (Gary Peacock, contrebasse/Jack DeJohnette, batterie - 17 juillet). Keith Jarrett et ses acolytes entretiennent une véritable histoire d'amour avec Juan et sa Pinède Gould, où ils ont enregistré un disque en direct lors de l'édition 2002, « Up For It » (ECM/Universal), qui a été publié ce printemps pour célébrer les 20 ans du trio au service du jazz, de ses standards revisités et de compositions toujours originales.
L'autre temps fort de la manifestation sera la venue d'un autre grand maître des claviers contemporains, Herbie Hancock (16 juillet). Après avoir connu récemment une période jazz électro plus ou moins fructueuse, le pianiste réintègre le jazz acoustique à la tête de son quartette - Scott Colley (contrebasse), Terri Lyne Carrington (batterie) - comprenant comme invité le spectaculaire Bobby Hutcherson (vibraphone). Si Lionel Hampton, disparu l'an dernier, fut le premier à populariser les lames dans le jazz swing, Hutcherson a été celui qui a permis à cet instrument d'acquérir ses lettres de noblesse dans le be bop et le hard bop des années 1950/60.
Outre ces incontournables, plusieurs figures du jazz vivant sous ses formes les plus diverses ont aussi été appelées pour faire vibrer les derniers pins de la Pinède Gould. Ainsi le truculent bassiste et multi-instrumentiste de jazz funk et fusion Marcus Miller, qui, avec la magie et la puissance de sa basse électrique, est capable de venir à bout des esprits les plus chagrins (15/07). Tout comme le jeune saxophoniste Joshua Redman (15/07), qui, à la tête de son trio - saxes, orgue, batterie - a cherché à inventer un discours nouveau. L'un des « pères » du jazz rock, devenu fusion, puis pionnier du mariage entre le jazz et les musiques du monde, le claviériste Joe Zawinul (18/07), sera aussi de la partie, ainsi que le trio E.S.T du jeune et talentueux pianiste suédois Esbjörn Svensson (19/07).
Pas de bon festival sans une soirée blues qui proposera en clôture (20 juillet), un vétéran du genre, Ike Turner, et une étoile montante d'un blues musclé et magistral, l'organiste/guitariste Lucky Peterson.
Pas de bon festival non plus sans une présence féminine. Si la chanteuse Dee Dee Bridgewater, dont la carrière internationale s'est développée à partir de son long séjour en France, effectue là un certain retour aux sources (19/07), la venue de la Béninoise Angélique Kidjo, reine de l'afro-jazz (18/07), la première sur la scène de Juan de la chanteuse Cécile Verny, sélectionnée lors des « Révélations 2003 » (16/07), et surtout de la sexy saxophoniste hollandaise Candy Dulfer (12 juillet -en ouverture), saura ravir ceux et celles qui défendent la place de la femme dans la musique de jazz.
Ayant décidé de mélanger les genres pour mieux satisfaire les publics, le directeur de la programmation Harry Lapp, a également invité un mythe de la musique cubaine, Ibrahim Ferrer (13/07), de la soul music, Maceo Parker (12/07) et un groupe incontournable du jazz New Orleans en France depuis 40 ans, les Haricots Rouges (14/07). Sans oublier la traditionnelle messe en gospel du dimanche matin (13/07).
Jazz à Juan - Antibes/Juan-les-Pins. Tél. 04.92.90.53.00 ou 04.92.90.53.05 - www.antibesjuanlespins.com.
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