Jardins insolites

Publié le 26/09/2002

Article réservé aux abonnés

Antiquités

Comme son nom l'indique, la fête du marché Paul-Bert vous invite à passer au jardin, dans un parcours semé, nous annonce-t-on, de verdure et d'essences rares.

Les jardins des Puces, ce sont les bancs et les margelles de pierres et les fauteuils qui vont avec, version romantique, en enroulements de fer forgé blanc, ou variante design avec le salon bleu du jardin de Jean Royère, récupéré par Cyril et Marie Grisot, ou la balancelle de Garouste et Bonetti, chez Alban Théret.
Ces jardins d'Automne sont aussi ceux de l'insolite. Serge Miché a déniché un impressionnant ours porte-manteau de la Forêt-Noire, que l'on n'aimerait pas croiser au coin d'un bois. Quant à Marc Maison, spécialiste habituel des pierres dans le jardin, il roule à contre sens avec un ascenseur rocaille Napoléon III, fleuri et galbé comme une commode Louis XV. Ces engins volants dont l'origine remonte au XVIIe siècle étaient mus par un système hydraulique aussi fiable qu'un autre.
Le jardin le plus insolite est en marge du marché, derrière une porte anonyme du 8 de la rue Paul-Bert. Franchi le seuil, on se retrouve dans une jungle tropicale peuplée de tigres du Bengale, de flamands roses et d'ours polaires. François Daneck a transformé une banale maison de meulière en une demeure coloniale où s'alignent plumes d'Indiens, statuettes malgaches, et la patte avant d'un mammouth, et des sièges baroques en acajou (à partir de 1 000 euros la paire) que l'antiquaire va chiner directement à Cuba. Pour l'heure, il vous attend autour d'une exposition sur « L'Afrique des peintres voyageurs », les artistes belges et français des années 1930 qui, partis à la découverte des colonies africaines, ont su en traduire l'âme et les couleurs.

Jardins d'Automne, marché Paul-Bert, 96, rue des Rosiers, 93400 Saint-Ouen, du vendredi 27 au lundi 30 septembre. Et prolongations pour certaines expositions.

DEFLASSIEUX Franoise